Explosion mortelle à Soma : un père et son fils périssent dans l’incendie de leur véhicule transportant du carburant fraudé

Ce lundi 3 novembre 2025, le village de Soma, dans la commune rurale de Tsaouni (département de Kantché, région de Zinder), a été le théâtre d’un drame sur l’axe Zinder–Matameye–frontière nigériane. Un père de famille et son fils ont péri dans l’incendie de leur propre véhicule, transportant du carburant fraudé en provenance du Nigeria, suite à un dérapage.  Selon des témoins, le véhicule, communément appelé rouwa-rouwa, poursuivi par des éléments des Douanes, a explosé, consumant ses occupants et provoquant une vive émotion au sein de la communauté locale.

Selon plusieurs témoins, le drame est survenu après une course-poursuite engagée avec des éléments des Douanes. Le véhicule aurait dérapé avant de s’embraser, provoquant une déflagration qui a consumé sur-le-champ les deux occupants. Les habitants, impuissants, ont assisté à la scène, bouleversés par la violence des flammes et l’issue tragique de la poursuite.

Le principal conducteur, identifié sous les initiales A.M., était marié à quatre femmes et père d’une vingtaine d’enfants. Une perte qui a plongé tout le village dans la stupeur et la consternation.

Ce drame, loin d’être un cas isolé, ravive une fois encore le débat sur le trafic de carburant fraudé qui prospère dans les zones frontalières du Nigeria. Une activité à haut risque, alimentée par la différence de prix entre les deux pays et par la précarité économique des populations locales. Chaque année, de nombreux accidents similaires sont enregistrés, souvent meurtriers, sans qu’une solution durable ne soit trouvée.

Les autorités locales n’ont pas encore communiqué officiellement sur les circonstances exactes du drame, mais l’incident met en lumière une réalité alarmante : celle d’un commerce parallèle devenu, pour beaucoup de familles, un moyen de survie… au péril de leur vie.

Sur la route de Zinder à Matameye, l’odeur âcre du carburant brûlé flotte encore dans l’air. À Soma, la douleur reste vive, et une question revient sur toutes les lèvres : combien faudra-t-il encore de drames avant qu’une véritable réponse ne soit apportée à ce fléau silencieux des routes frontalières ?

Ibrahim Issa (actuniger.com)