SCANDALES A REPETITION, SECURITÉ BAFOUÉE… : TLP-Niamey met le doigt dans la plaie et dit Non
Les effets de la Covid 19 sur les populations nigériennes, déjà agressées par des crises multiformes, liées à des scandales financiers qui sapent les fondements de la stabilité économique du pays et les exactions commises sur les populations civiles par les Groupes armées non étatiques (GANE), ont fini de mettre à terre tout espoir d’une vie meilleure au Niger. C’est du moins le sentiment de la coordination régionale Tournons La Page Niamey (TLP-Niamey). Celle-ci dans un communiqué rendu public le 10 août met le doigt dans la plaie qui gangrène la situation sociopolitique, économique et sécuritaire du pays.
L’échec des politiques sociales en vigueur a imposé dans le pays «une misère ambiante» avec «un système cynique ayant obligé des milliers de nos compatriotes à fuir leurs villages pour les principaux centres urbains». Cette «une misère ambiante» résulte entre autres de «l’augmentation subite et infondée du prix du litre de Gaz-oil à la pompe alors même qu’aucune explication valable n’est apportée pour justifier une telle décision prise unilatéralement (…)».C’est l’amer constat fait par la coordination régionale Tournons La Page Niamey (TLP-Niamey). Selon toujours la structure, «le pouvoir d’achat des citoyens, ni des salariés n’a fait l’objet d’aucune amélioration significative depuis ces onze dernières années de gouvernance chaotique de la renaissance». Cette mauvaise politique sociale a fini de jeter sur les chemins de l’exode les populations les plus démunies. En atteste les «1053 nigériens dont 478 enfants, 413 femmes et 162 hommes rapatriés du Sénégal en mars dernier et 1320 autres dont 300 hommes, 400 femmes et 620 enfants du Ghana en juin». Pour dramatique que soit cette situation, elle ne fait que traduire, «la précarité qui domine les familles nigériennes».
UNE GOUVERNANCE A SCANDALE
Selon la déclaration de TLP Niamey, cette situation délétère notée au plan social résulte d’une mauvaise gouvernance. Car pour elle de l’indépendance à nos jours, jamais le Niger n’avait connu autant de sandales financiers que ces onze dernières années. Il s’agit entre autres de celui a éclaté du MINGATE qui a éclaboussé le ministère de la défense où note notre source, «des dizaines de milliards destinés à l’équipement de nos FDS pour leur montée en puissance face aux menaces djihadistes ont servi à enrichir des amis et copains politiques». Ce qui a entrainé des pertes importantes en vies humaines dans les rangs des armées sans pour autant que des sanctions ne soient prises. Bien au contraire, note la déclaration, les «principaux suspects (sont) casés à l’hémicycle pour compter sur une immunité qui les mettrait à l’abri de toute poursuite».
Autre scandale dénoncé par la coordination régionale Tournons La Page Niamey (TLP-Niamey), c’est celui de l’uranium GATE où selon elle, «l’État du Niger a été grugé à hauteur de 200 milliards de FCFA sans que les conditions ne soient à cette date connues des nigériens».
L’affaire Affricard qui a fait perdre à «l’État du Niger plus de 8 millions d’euros soit un peu plus de 5 milliards dans des conditions très douteuses», celles relatives à la délivrance irrégulière du passeport diplomatique nigérien à un haut responsable du régime Kadhafi, aux contours de l’extradition du fils de l’ex guide Libyen Saadi Kadhafi, à «la scandaleuse gestion du pétrole nigérien aujourd’hui en passe d’être une malédiction pour le peuple nigérien qui doit payer plus cher le litre de carburant à la pompe que dans des pays non exploitants. Sans compter que les retombés tirés de l’exploitation de cet or noir ne profitent véritablement qu’à une poigné d’individus bien connue».
Une pléiade de scandales qui, poursuit TLP Niamey, font que «les citoyens nigériens attendent légitimement des clarifications».
UNE SITUATION SECURITAIRE CHAHUTEE
Relations de causes à effets, la situation se détériore partout dans le pays et particulièrement à Diffa et à Tillabéri où elle commence les exactions commises par les Groupes armées non-étatiques (GANE) entrainent des déplacements massifs de populations. Ainsi, au mois de mai 2022, souligne la déclaration «15 140 personnes (2 445 ménages) ont été forcées à se déplacer dans les communes de Torodi et Makalondi». Ce qui porte le nombre de déplacés à 115 150. Pire encore, «plus de 17 000 personnes ont fui le Mali pour s'installer dans les régions de Tillabéri et de Tahoua au Niger», contribuant à rendre encore plus difficile la vie des populations autochtones. Comme pour ne pas arranger les choses, «plus de 700 écoles ont été fermées au Niger à cause de l'insécurité, dont 758 écoles du primaire et 34 du secondaire, dans vingt départements des quatre régions du Niger, à savoir : Diffa, Maradi, Tahoua et Tillabéri.
La région de Tillabéri à elle seule compte 687 écoles fermées exposant 68 306 enfants. (OCHA NIGER)».
Face à ce constat amer d’une dégradation de la situation sociale, économique et sécuritaire, TLP Niamey recommande au gouvernement nigérien «une renonciation immédiate et sans condition à la décision portant augmentation du prix du litre du Gaz-oil» ; une manière de dire «non à la cherté de la vie».
Pour une meilleure gouvernance et dans l’optique de mettre un terme aux scandales financiers, elle «exige un audit indépendant de la gestion du pétrole nigérien ainsi que des sociétés comme SORAZ et SONIDEP».
Face à la montée du péril djihadiste, la coordination régionale Tournons La Page Niamey, «exige le retrait sans délais de toutes les forces d’occupation illégalement présentes sur le territoire nigérien particulièrement la force Barkhane et Takuba» et «la refonte du système sécuritaire nigérien», de même que la «la mise en accusation de l’ancien président Issoufou Mahamadou pour haute trahison».
Mieux encore, elle appelle «l’ensemble des citoyens nigériens épris, de patriotisme et jaloux de l’indépendance et de la souveraineté de notre peuple à se mobiliser pour dire non à l’insécurité, soutenir les FDS et exiger un traitement judicieux de tous les dossiers de corruption et de détournement de deniers publiques révélées quotidiennement par la presse et les différentes inspections diligentées au sein de l’administration publique».
Sensible à la situation dramatique des populations nigériennes face aux inondations, TLP Niamey «appelle le gouvernement à prendre les mesures qui s’imposent pour venir en aide à ces milliers de personnes sans abri, abandonnées à elles-mêmes».
Last but not least, TLP Niamey se solidarise du M26 et appelle les populations à participer massivement à la manifestation du 17 août 2022, en vue de «défendre les intérêts supérieurs du peuple nigérien».
Souleymane KANE (actuniger.com)
Commentaires
Et pourquoi ne commences tu pas
Et pourquoi ne commences tu pas
parcequ'elle t a denoc