Kalla Moutari, … « la montée en puissance » !
Coup sur coup, le Ministre de la Défense Nationale du Niger, monsieur Kalla Moutari tel un soldat dévoué, multiplie les actes de bravoure. Le dernier acte audacieux en date, est d’avoir fêté la fin du ramadan le 4 juin dernier, quelque part à la frontière malienne où 28 soldats nigériens y ont récemment péri et ce, à un moment où une « alerte attentat » classée « rouge », provenant de chancelleries occidentales, circulait dans tout le pays. C’était un acte de courage hautement apprécié par l’opinion nationale.
« Il l’a fait ! », se sont exclamé les « éditorialistes » de Niamey, pourtant très critiques envers le gouvernement auquel il appartient. Preuve qu’il venait là de réaliser un exploit de taille. Au demeurant, reconnaissaient-ils, c’est la première fois au Niger, qu’un responsable de son niveau « fête au front », aux cotés des militaires engagés sur un théâtre d’opération. Au-delà du courage, Kalla Moutari a fait également ici preuve d’un sens élevé du devoir patriotique et républicain, avaient-ils fini par admettre à propos du personnage.
Le Ministre nigérien de la défense nationale n’était pas à son premier coup d’éclat. Il surfait déjà sur une série de « success story ». Quelques jours auparavant, le 24 mai, il s’était illustré par une « visite inopinée » dans ce que les nigériens considèrent comme des « péninsules privées », les bases militaires étrangères installées au Niger. Une visite destinée sans doute à rassurer l’opinion nationale sur « l’utilité de leur présence », dans un contexte où l’inquiétude monte à propos d’une « présence étrangère », plutôt perçue comme « problème » et non comme « solution ». De l’avis de tous les observateurs, cette visite au bataillon français de l’Aéroport de Niamey et les explications qu’il en a données par la suite, ont considérablement baissé le thermomètre.
Deux jours après, du 26 au 29 mai, l’infatigable ministre s’élance dans « une mission d’inspection et de contrôle opérationnel dans la région d’Agadez », se frottant aux rigueurs du mythique et redoutable Ténéré. Destination « le front nord-est » (Bilma, Dirkou, Madama, Djado) où des militaires nigériens veillent sur l’intégrité de leur territoire et luttent efficacement contre les trafics d’armes, de drogue et la migration irrégulière. Un chassé-croisé qui l’a également conduit dans les cantonnements d’Akokan, Madawela et Agadez… Le but de ce marathon saharien était de constater sur le terrain, « la montée en puissance » des FDS du Niger, d’après un communiqué du ministère de la Défense.
Nonobstant ces « faits d’arme », on le voit également ces derniers temps, occuper tous les terrains en jachère. Innovant par-ci, provoquant par-là, et comme à son habitude, apportant toujours une solution nouvelle, là où ses « camarades guristes » semblent littéralement plantés. Sur le plan de la « communication militaire » et de la « communication de guerre », sous sa houlette, son ministère désormais totalement à jour, publie régulièrement des communiqués et des comptes rendus, sur les médias et notamment sur les réseaux sociaux… Une nouvelle communication qui a pour mérite de calmer les inquiétudes de ses compatriotes en matière de sécurité.
Sur le plan politique il n’hésite pas à provoquer la colère des « cousins lumanistes » en menaçant leur chef Hama Amadou de poursuites judicaires, suite à des « propos attentatoires au moral de la troupe » qu’il aurait prononcé à …Istanbul ! Ce baroud a valu au trépident ministre une salve de déclarations provenant de nombreuses structures du parti au « cheval ailé », le désignant désormais comme « la nouvelle menace ». Des déclarations « trop personnalisées », jugées par une large frange de l’opinion nationale, tout aussi « ratées » que la « sortie » qui les a inspirées.
Très populaire dans l’armée, à en croire l’accueil à lui réservé par ses hommes au front et dans les casernes, Kalla Moutari, c’est surtout un homme d’état très décomplexé. Dans l’entourage du Président Issoufou, il est l’un des rares qui ne soit pas enfermé dans « la peur de l’ennemi ». Récemment, il a participé à une conférence à « Alternative-Espace citoyen », le « temple de l’opposition » sociale au Niger. Avant lui, aucun ministre, pas même un député, parmi les proches du pouvoir, ne pouvait franchir un tel rubicond !
Très à l’écoute du peuple, il n’hésite pas à intervenir pour réparer une injustice. C’est ce qu’il a fait à Zinder en son temps, en extirpant des citoyens des mailles d’une justice injuste, à Agadez récemment en débloquant une situation de crise autour de l’organisation d’une manifestation et dans bien d’autres cas survenus ailleurs, à lui rapportés.
L’on comprend alors pourquoi le monsieur est aujourd’hui ciblé de toute part. A l’intérieur de son parti à cause de son leadership grandissant, à l’extérieur du parti parce qu’il est l’incarnation de tout ce que le pouvoir actuel a de positif.
El Kaougé Mahamane Lawaly
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