Mali : la libération de l’ancien président IBK, un geste de bonne volonté de la junte à la CEDEAO
Le Conseil national de Salut Publique (CNSP) a annoncé, ce jeudi 27 août, que l’ancien président IBK a été libéré et se trouve à sa résidence de Sébénikoro. Un geste de bonne volonté et une main tendue aux chefs d’Etat de la CEDEAO qui vont se réunir ce vendredi 28 août pour décider du maintien ou de l’allègement des sanctions décidées suite aux évènements du 18 août dernier au Mali.
Chose promise, chose faite ! Le Conseil national de Salut Publique (CNSP), la junte militaire au pouvoir au Mali depuis le 18 août dernier, a annoncé ce jeudi la libération de l’ancien président IBK. « Le CNSP informe l'opinion publique nationale et internationale que l'ex président Ibrahim Boubakar Keita a été libéré et se trouve actuellement à sa résidence », a annoncé la junte dans un bref communiqué, sans donner d’autres détails. D’après plusieurs sources locales, l’ancien chef de l’Etat a été ramené à son domicile tard dans la nuit du mercredi à jeudi par des éléments des forces spéciales de l’armée malienne.
L’ex-président revient donc à sa résidence privée où il a été arrêté 10 jours auparavant par des militaires qui l’ont par la suite acculé à la démission, avant de prendre le pouvoir. Il a été gardé depuis au camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, « pour sa propre sécurité » selon les membres de la junte.
Avec cette libération, la junte fait un geste de bonne volonté à la CEDEAO qui en a fait une exigence depuis les évènements du mardi 18 août 2020. Lors du sommet extraordinaire sur la situation au Mali qu’ils ont tenu par visioconférence le jeudi 20 août dernier, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont, en effet, demandé la libération du président Ibrahim Boubacar Keita ainsi que celle de tous les membres du gouvernement et personnes arrêtés suite au coup de force contre le régime d’IBK. Il s’agit notamment de l’ancien premier ministre Boubou Cissé, du président de l'Assemblée nationale dissoute Moussa Timbiné, et du chef d'état-major de l'armée en poste, le général Abdoulaye Coulibaly. En compagnie des membres de la junte, une délégation du barreau du Mali a d’ailleurs rendu visite, ce jeudi dans la matinée, aux dignitaires de l'ancien régime arrêtés.
Promesse tenue
Lors des échanges avec la mission de haut niveau de la CEDEAO qui a séjournée dans la capitale malienne, du 22 au 24 août, le CNSP s’est montré ouvert à la libération de l’ancien président qui a d’ailleurs reçu la visite de trois membres de la délégation conduite par l’ancien président Goodluck Jonathan. «L’ancien président IBK peut aller se soigner dans l’endroit qu’il veut et quand il veut. La CEDEAO a garanti son retour en cas de besoin », a fait savoir, le lundi 24 août, le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole de la junte militaire qui a ajouté par la même occasion que le CNSP est aussi favorable à ce que « ses conditions de sécurisation soient allégées et qu’il puisse être sécurisé dans un endroit de son choix ».
A la fin des concertations avec les émissaires de la CEDEAO, aucun accord n’a été trouvé entre les deux parties mais elles se sont convenues sur la libération d'IBK et d'autres personnalités politiques et militaires. Le CNSP qui a demandé en retour la levée des sanctions notamment l'embargo sur le Mali vient de tenir sa promesse même si d’autres personnalités restent toujours gardées dans le camp militaire de Kati. Très critiqués par l’opinion malienne et ouest-africaine sur la sévérité des sanctions infligées au Mali et qui pénalisent plus les populations, les chefs d’Etat vont certainement tenir compte, lors de leur nouveau sommet de ce vendredi, de cette main tendue de la junte. D’autant que le rétablissement d'Ibrahim Boubacar Keïta dans ses fonctions, l’autre exigence de la CEDEAO, n’est plus à l'ordre du jour, le chef de l'État renversé ayant lui-même confirmé aux émissaires de l’organisation régionale qu’il n’envisage plus de revenir au pouvoir.
A.Y.B (actuniger.com)
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