Démenti formel du Ministère en charge de l'Enseignement Primaire relativement aux rumeurs sur un supposé recrutement de retraités
Le ministre de l'Enseignement Primaire, de l'Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l'Education Civique M. Daouda Mamadou Marthé a tenu hier matin une conférence de presse pour démentir certaines rumeurs qui tendent à faire croire que le gouvernement entend recruter des inspecteurs et conseillers pédagogiques à la retraite pour enseigner dans des écoles. Au cours de cette sortie médiatique, le ministre Marthé avait à ses côtés ses collaborateurs notamment la Directrice de la Formation Initiale et Continue Mme Bakingué Zara Goubé.
L'objectif de cette conférence est de d'informer l'opinion publique sur un quelconque recrutement des retraités dans les structures académiques. Le ministre en charge de l'Enseignement Primaire considère ces déclarations comme « une mauvaise interprétation de ce qui a été dit» et a jugé nécessaire, d'apporter des éclaircissements afin que la sérénité revienne à quelques jours de la rentrée scolaire. Le ministère dément ces allégations et apporte ces précisions. De quoi s'agit ? Selon les dires du Ministre Daouda Mamadou Marthé et de la Directrice de la Formation Initiale et Continue Mme Bakingué Zara Goubé c'est dans le souci d'assurer la formation continue des enseignants que le ministère entend recourir aux retraités. Pour eux, le ministère vise un objectif de renforcement des capacités des Enseignants contractuels sans formation initiale.
Pour les animateurs de la conférence de presse, le besoin d'accompagnement éducatif se fait de plus en plus sentir, et il y'a nécessité d'agir. «Les enseignants vont rester à leurs postes conformément au projet IFADEM (Initiative Francophone pour la Formation à distance des Maitres). Ils bénéficieront d'une aide sous la forme d'études dirigées qui pourront être conduites par des conseillers et inspecteurs retraités volontaires et qui ne seront pas rémunérés. Ces derniers sont des assistants, des bénévoles venus du monde associatif par exemple les ONGs intervenant déjà dans le cadre des dispositifs existants » a expliqué Mme Bakingué Zara Goubé. Proposé au Ministère sur la base du volontariat, cet accompagnement éducatif, sera dorénavant selon le ministre mis en place dès la rentrée prochaine dans le secteur éducatif.
« Tel que conçu, cet appui n'a pas pour fonction de détruire ce qui existe déjà. Il s'apparente plutôt à un cadre de mutualisation et de mise en cohérence des initiatives en place. Ça sera en étroite collaboration avec les directions, les services régionaux de l'éducation » a dit la Directrice de la Formation qui a donné d'amples détails. « Dans le système éducatif nigérien, nous avons des enseignants contractuels qui ont suivi des formations au niveau des Ecoles normales et ceux qui, malheureusement n'ont jamais fréquenté ces écoles mais qui exercent dans des classes. Toutes les évaluations qui ont été menés au niveau national et ou international évoquent le fait que les apprenants ont un niveau qui n'est pas reluisant. Et, pour exercer un métier, il faut avoir le B.A. BA » a-t-elle dit. Pour cela, le ministère va prendre des dispositions pour renforcer les capacités afin de permettre à ces enseignants d'avoir le niveau requis.
Par rapport à ces dispositifs, elle a évoqué un certain nombre d'outils qui permettront de faire le point des acquis de ces enseignnats qu'on appelle couramment le référentiel métier de l'enseignant du primaire. « Que l'enseignant soit titulaire ou contractuel, tant qu'il exerce dans les classes, il doit avoir des compétences extrêmement importantes lui permettant de faire bien son travail » dit-elle. Selon elle, une évaluation sera faite pour faire le point du niveau d'acquisition de ces enseignants afin de mettre en place un dispositif de prise en charge. Et celui ci sera en lien étroit avec l'orientation du ministère. Cette orientation c'est surtout l'amélioration de la qualité de l'enseignement. D'après la Directrice, chaque enseignant évalué sera doté d'un portefeuille c'est-à-dire un dossier dans lequel on va énumérer les compétences qu'il a et les compétences qui lui restent à installer.
« Habituellement, a-t-elle développé, dans le format de formation continue, on convoque des enseignants pendant les vacances (30 à 45 jours) et cela fait dix ans que le Ministère le fait ». Au cours de l'année 2015-2016, le Ministère en charge de l'Enseignement primaire a eu à expérimenter un format de formation des enseignants appelés IFADEM (Initiative Francophone pour la Formation à distance des Maitres). D'après elle, l'intérêt d'IFADEM, c'est qu'on garde les enseignants en poste pour leur formation hybride et ils suivent des évaluations trimestriels, c'est un accompagnement de proximité. « Ce support a été effectivement conçu sur la base du besoin car un diagnostic a été fait pour identifier les besoins des enseignants » précise-t-elle. Cinq(5) livrets ont été conçus permettant de prendre en charge les besoins des enseignants contractuels sans formation initiale.
Ces enseignants restent en poste et seront accompagnés par des conseillers pédagogiques, des chefs secteurs appelés des tuteurs. Puis ils suivront des évaluations chaque trimestre (Décembre, Mars, Juin). Au bout de ces trois évaluations tous les enseignants qui arrivent à obtenir une moyenne supérieure ou égale à 10/20 seront déclarés admissibles comme s'ils ont passés les épreuves écrites du Certificat Elémentaire d'Aptitude Pédagogique (CEAP). « Mais il restera la phase pratique ou l'année suivante ils suivront l'évaluation pratique par les mêmes conseillers pédagogiques qui attesteront que ces enseignants ont enfin un diplôme équivalent à celui de l'Ecole normale » a-t-elle indiqué.
La Directrice Zara Goubé a précisé puisqu'il s'agit d'accompagner les enseignants qui seront en poste, le conseiller pédagogique a sous sa charge 144 enseignants. Parmi ces 144 enseignants il y'a des contractuels et des titulaires qui ont quarante huit (48) visites par an. Mme Bakingué a insisté sur un point qui parait essentiel. « Ces Conseillers et ces inspecteurs à la retraite se sont portés volontaires pour soutenir le système éducatif nigérien. Ils se sont regroupés en une association appelée Rassemblement des Retraités de l'Education (RARE) et se disent prêts à appuyer gratuitement l'école nigérienne. Et, pour donner la pleine mesure à cet accompagnement éducatif, le Ministère s'engage à ressourcer ces retraités car le système est dynamique. « Il faut qu'ils soient sensibilisés par rapport à cette nouvelle donne d'IFADEM. Il faut également que ces volontaires comprennent les outils qu'ils puissent se l'approprier pour mieux accompagner les enseignants » a-t-elle enfin soutenu.
Aïssa AbdoulayeAlfary(onep)
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