Gestion familiale des affaires d’Etat : Les limites de la Renaissance
Depuis le premier mandat du Président Issoufou Mahamadou, la Renaissance n’a de cesse claironné la rupture avec les travers dans la gestion des affaires publiques sous le régime Mamadou Tandja. Cette rupture tant prônée par le Premier Ministre Brigi Raffini, s’est avérée difficile voire impossible à la lumière des extrapolations pires les unes que les autres dans la gestion familiale et patrimoniale du pouvoir d’Etat, cause de l’affaiblissement sans conteste de l’autorité de l’Etat sous la gouverne du trio Issoufou, Tinni et Brigi. Une des preuves édifiantes de cet affaiblissement est dans le dénigrement de la Nation. On dénigre la Nation, quand ceux qui violent la loi, squattent et désacralisent le bien public, s’arrogent tous les droits sans respecter ceux des autres et dorment tranquillement dans l’impunité totale.
De quoi s’agit-il ?
Le premier ministre Chef de Gouvernement, Brigi Raffini, longtemps paru pour le commun des nigériens comme l’ange de la Renaissance a visiblement fini par les surprendre depuis que ces temps-ci les journaux de la place citent son fils dans le corporatisme, l’affairisme et le clientélisme au sommet de l’appareil de l’Etat et ou à travers ses démembrements. Ce qui n’est pas surprenant voire tout a fait naturel est que Mohamed Brigi Raffini accède aisément à des marchés publics dans une République ou Abba, le fils du magistrat suprême a su trouver sa place aux cotés de papa Président, une République où papa et fille sont ministres, maman ministre et fils DG de société d’Etat, une République où des potentiels justiciables et autres vulgaires délinquants de la prison se sont retrouvés un beau matin membres de Gouvernement pour ne citer que ceux là….
Le comble dans cette affaire c’est quand le premier ministre, Chef de Gouvernement censé ‘’orchestrer’’ c'est-à-dire déterminer et conduire l’action de son équipe composée aujourd’hui de plus de 40 ministres, consacre le plus précieux de son temps à vouloir rattacher à son cabinet la gestion des programmes et projets de développement du pays. C’est notamment le cas du PGRC/DU directement rattaché au cabinet du premier ministre alors qu’il est créé un ministère en charge de l’action humanitaire et de gestion des catastrophes qui doit en assurer la tutelle de coordination. Au passage, faisons remarquer la création d’un poste de Directrice de cabinet en second, une première à la primature sous Brigi…
‘’Le droit et le devoir de regard’’ du Premier Ministre ont dû paniquer Mme Kaffa Rékiatou Cristelle Jackou, ministre de la population, elle aussi fille de ministre conseiller du Chef de l’Etat et de la PCA de la NIGELEC (depuis belles lurettes), qui voit ses intérêts menacés au cas où lui échapperait la tutelle du Projet sous régional SWEDD dont le budget serait estimé à plus de 20 milliards.
Envisager le transfert du projet SWEDD du ministre de la Population à celui de la promotion de la femme :
M. Brigi Raffini a certes un pouvoir de veille et de contrôle (sur tout ce qui se trame) mais à vouloir rattacher des programmes et projets à son cabinet frise de la manigance. Par ailleurs, même si pour des dommageables indélicatesses, la tutelle du projet SWEDD devrait être retirée au ministère de la population, au lieu du cabinet du premier Ministre, c’est plutôt le ministère de la promotion de la femme et de la protection de l’Enfant qui serait le mieux indiqué pour assurer la tutelle de Coordination. Cela parce que les bénéficiaires directs de ce projet sont les femmes (15-49 ans), les adolescentes (15-19 ans) et les filles (10-14 ans).
Mamane Moctar Bawa
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