Algérie : la création d’un centre de recherches du nom de l'Imam Al-Maghili et plusieurs autres recommandations approuvées par le Président Tebboune
Les lampions sur le colloque international sous le thème "Imam Muhammad bin Abdul Karim Al-Maghili - Gouvernance, stabilité et unité des communautés africaines" se sont éteints mardi 13 décembre 2022, au Centre international des conférences (CIC) "Abdellatif Rahal" d’Alger. C’est sur une note de satisfaction générale, et avec l’annonce de la création d'un centre de recherches qui portera le nom de l'imam Al-Maghili, grand érudit algérien ayant séjourné au Niger, et l’adoption de 4 autres recommandations sur les 10 proposées par les participants au Président de la République algérienne, SEM. Abdelmadjid Tebboune que les travaux entamés le lundi 12 décembre ont pris fin.
Organisé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, sous le haut patronage du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, ce colloque a réuni durant deux jours à Alger, des universitaires chercheurs, des cheikhs et des érudits, des descendants de l'Imam Al Maghili, ainsi queplusieurs autres participants de 38 pays arabes, islamiques et des pays occidentaux autour de huit (08) grands axes et quatre-vingt-quatorze (94) interventions réparties sur vingt (20) sessions scientifiques.
La cérémonie de clôture de cette première édition, présidée par le président du colloque, Ahmed Djaafri a également été marquée par la distinction du Président de la République par les descendants de l’Imam Al Maghili au Niger et par l’université d’Al Maghili " en reconnaissance pour ses efforts singuliers au service de l’Afrique, des zaouias, et des centres universitaires, ainsi que son soutien à la recherche historique pour mettre en exergue les monuments de la civilisation islamique ".
Le Niger, pays ou à séjourné l’Imam Mohamed Ben Abdelkrim Al Maghili, est représenté à cette première édition par le Sultan de l’Aïr, l’honorable Oumarou Ibrahim Oumarou, à la tête d’une importante délégation nigérienne. L'ecrivain nigérien Seyni Moumouni, auteur de plusieurs livres parle des "aspects de la pensée du Cheikh Abdelkarim AlMaghîlî dans l’oeuvre du Cheikh Osman dan Fodio" dans son ouvrage "Vie et oeuvre du Cheikh Uthmân Dan Fodio".
Le Président Tebboune entérine d'emblée 5 recommandations sur les dix
Sur les 10 recommandations du colloque, 5 ont été déjà promptementapprouvées dès ce mardi par le président algérien, en attendant de se pencher sur les 5 autres. Il s’agit de la création d'un centre de recherches qui portera le nom "Centre l'Imam Al-Maghili pour les recherches et les études africaines et arabes", la création de la "Fondation Africaine Imam Al-Maghili", qui sera un incubateur culturel pour les universitaires, les élites et promoteurs de la pensée modérée. Le Président algérien a également accepté l'adoption d'une semaine culturelle africaine, sous le nom "Adrar, la Capitale de la Culture Africaine", dont les événements culturels, touristiques et économiques coïncideront avec l’anniversaire de l'Imam Al-Maghili. La quatrième recommandation qui a été approuvée par le premier responsable de l’Etat est : la réalisation d'un long métrage sur l'Imam Al-Mughili autour de la pensée de l’illustre scientifique et enfin, l'adoption du Prix annuel de l'Imam Al-Maghili pour les études sur le patrimoine et la culture.
Prenant la parole lors de la céremonie de clôture, le recteur de Djamaâ El Djazair, Maamoun El Kacimi s’est réjoui de la réussite de cette conférence et a plaidé pour la bonne mise en œuvre des recommandations. Le recteur a aussi lancé un appel aux fidèles à s’investir davantage dans la croyance, la foi, tout en protégeant et en réfutant toute accusation tendant à dénigrer l’image du soufisme.
De son coté, le président du comité scientifique de la conférence s’est aussi Félicité du succès couronné du forum et a souhaité voir les travaux traduits en résultats tangibles.
Qui est l’imam Mohamed Ben Abdelkrim Al Maghili ?
Mohamed Ben Abdelkrim Al Maghili est né dans la ville de Moughila, qui appartenait autrefois à la région de Tlemcen en 831H/1428EC. Il fut élevé dans un environnement scientifique spécial, d'où l'ingéniosité et l'excellence qui caractérisèrent sa personnalité. Il grandit et apprit dans une période de grande gloire de « Tlemcen », ville de savoir et de pensée.
Il s'agit en effet d'un personnage multiphasique et pluridisciplinaire ayant des qualités représentant chacune une phase importante dans sa vie et ses œuvres. Cheikh Mohamed Ben Abdelkrim Al Maghili était l'imam, le soufi, le prédicateur, le juge, le moudjahid, le mufti, le conseiller, le révolté contre les infractions des enseignements de la religion, le voyageur, l'écrivain, le propagateur de l'islam et de ses valeurs de tolérance dans les émirats et les royaumes de l'Afrique de l'Ouest.
La vie de l'imam Al-Meghili fut construite d'effort, d'activité et d'intérêt porté à la vie des musulmans dans son entourage et dans le monde musulman. Il va sans dire que l'Histoire des peuples et des nations repose sur des hommes distingués dont le fruit de leurs œuvres continue d'alimenter les esprits des autres générations, des hommes d'un passé lointain mais qui restent gravés dans la mémoire des peuples et des nations.
La plupart de pays d’Afrique de l’Ouest suivent à ce jour, les fatwas et consultent les thèses de l'imam sur le fondement d'une politique islamique, notamment dans la ville de Kano dans laquelle il vit vingt ans et fit des enfants. Des gouverneurs et des administrateurs écoutent toujours ce que disent ses successeurs.
A.Karim (actuniger.com)
