Burkina Faso: Le monde politique rend un dernier hommage à Salifou Diallo
De nombreuses personnalités socio politiques ont rendu jeudi à Ouagadougou un dernier hommage au président de l'Assemblée nationale Salifou Diallo décédé samedi dernier à Paris.
La dépouille du président du parlement burkinabè et chef du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), rapatriée mercredi soir de France, a reçu ce jeudi les hommages de la nation burkinabé et des délégations étrangères dont le président du Niger Mahamadou Issoufou et de la Guinée Alpha Condé.
Avant ces hommages au palais des sports de Ouagadougou, la dépouille de Salifou a été d'abord exposé au siège du parti présidentiel pour des recueillements, puis au sein de l'hémicycle pour les hommages des parlementaires.
Le corps a ensuite été conduit au palais des sports où plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblés.
Arrivés dans la matinée, les présidents Issoufou et Condé se sont rendus au domicile mortuaire où ils ont signé le livre des condoléances avant d'assister à la cérémonie nationale d'hommage.
"Les circonstances qui nous rassemblent ici cet après midi sont tristes et douloureuses. La disparition brutale à Paris le samedi 19 août courant de Salifou Diallo, président de l'Assemblée nationale, président du mouvement du peuple pour le progrès, arraché à notre affection et a notre combat quotidien pour la démocratie, la justice et le progrès économique et social, est celle d'un frère, d'un camarade, d'un ami, d'un grand commis de l'État, d'un compagnon de lutte, d'un collaborateur engagé et déterminé, d'un homme politique averti", a déclaré le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré.
"Je voudrai lui rendre cet ultime hommage pour saluer son action en faveur du Burkina, de sa région du nord, et de son Yatenga natal, mais aussi du continent africain et du reste du monde où il compte de nombreux amis et compagnons de lutte", a-t-il poursuivi.
"Salifou Diallo nous a donné l'exemple d'un homme de conviction, courageux, tacticien et résolument déterminé à remporter toutes les batailles qu'il engageait", a-t-il souligné.
Selon lui, "Salifou Diallo a cru, s'est battu et a tiré sa révérence, nous enjoignant ainsi à relever les défis qui se dressent devant nous" et le "meilleur hommage que nous puissions lui rendre, c'est de nous engager individuellement et collectivement à remporter les batailles à venir pour la paix et la prospérité de notre national".
Pour le vice président de l'Assemblée nationale Benewendé Sankara, " le peuple a été plongé dans la consternation et la stupéfaction en apprenant le décès brutal à Paris de Salifou Diallo".
"À l'unanimité, la classe politique dans son ensemble et les observateurs reconnaissent en vous l'homme politique exceptionnel et hors pair aux multiples facettes avec les qualificatifs dont on peut retenir : le baobab politique, le stratège, le fougueux, homme de conviction, le monstre politique, l'infatigable, le monument, la légende", a-t-il indiqué.
Selon lui, " il y'a ceux qui écrivent l'histoire. Il y'a ceux qui la font. Sans conteste,Salifou Diallo a fait l'histoire de notre pays ".
La preuve, pour M. Sankara, est que "dénonçant ce qu'il a appelé la patrimonialisation du pouvoir avec 75 de ses camarades, il quittera avec fracas son ancien parti pour rejoindre avec humilité et grande responsabilité le peuple burkinabè dans sa lutte pour l'alternance et la démocratie véritable".
"Aujourd'hui Salifou Diallo n'est plus là pour nous imprimer sa cadence rythmée de rigueur, de témérité et de pragmatisme mais, il a joué pleinement sa partition et a marqué de façon indélébile l'histoire sociale et politique de notre pays", a-t-il conclu.
Au nom des présidents de la sous région ouest africaine, le chef de l'État nigérien Mahamadou Issoufou a indiqué que ce n'est pas le Burkina Faso seul qui pleure la disparition de Salifou Diallo, précisant que l'engagement de ce stratège et fin politique dépasse les frontières du Burkina".
Après que toutes les personnalités se soient inclinés sur le cercueil,Salifou Diallo a été décoré à titre posthume avant de recevoir les honneurs militaires.
La dépouille a ensuite été conduite en direction de sa ville natale de Ouahigouya où il sera inhumé vendredi.
KOACI