Burkina: en visite à Ouaga, le Président Emballo réitère le soutien de la Cédéao à la transition et plaide pour Paris
Le Président la Guinée Bissau et Président en exercice de la Cédéao était en visite, mercredi 11 janvier à Ouagadougou pour s’enquérir du processus de transition au Burkina Faso. A l'issue de cette courte visite, Umaro Sissoco Embalo a indiqué avoir réaffirmé au Président de la Transition, la disponibilité de l’organisation ouest africaine à soutenir et à accompagner le Burkina dans la lutte engagée contre le terrorisme. Le chef de l'Etat bissau-guinéen a aussi affirmé qu'il a échangé avec le capitaine Traoré sur les besoins d'urgence du pays notamment pour ce qui de l'appui des partenaires comme la France. La visite du chef d'Etat bissau-guinéen à Ouaga est d'ailleurs intervenue au lendemain de celle de la Secrétaire d'Etat au ministère des Affaires étrangères, Chrysoula Zacharopoulou, ce que certains voient comme une sorte d'opération séduction de Paris auprès des autorités de la transition burkinabé.
Accueilli avec tous les honneurs à l’aéroport international de Ouagadougou par le Président de la Transition le capitaine Ibrahim Traoré, le Président bissau-guinéen a ensuite eu une séance de travail avec le Chef de l'Etat, élargie à leurs délégations avant de s’entretenir en tête-à-tête.
Au sortir de cet entretien, le Président en exercice de la Cédéao a indiqué devant la presse avoir réitéré aux autorités burkinabés, la volonté de l'organisation sous-régionale à accompagner le pays dans la lutte contre le terrorisme, la réponse aux défis humanitaires ainsi que le processus de retour à l'ordre constitutionnel. A cet effet, a-t-il rappelé, « lors du sommet de la CEDEAO, le 4 décembre dernier, tous les Chefs d’Etat étaient unanimes pour soutenir les doléances et les requêtes que le Président de la Transition avait formulées à la CEDEAO». Le Président bissau-guinéen qui dit avoir « compris beaucoup choses qui se passent dans le pays », a aussi annoncé qu’il fera le point de sa mission au prochain sommet de la CEDEAO afin que "des décisions urgentes puissent être prises pour accompagner le Burkina".
Dans cette perspective, le Président bissau-guinéen a souligné la nécessité de poursuivre les échanges avec les chefs d’Etat de la Cédéao et aussi avec les différents partenaires pour apporter du soutien dans les meilleurs délais au Burkina, pays qui fait face à des défis sécuritaire et humanitaire.
« Nous allons voir comment dans l’immédiat soutenir le Burkina dans les choses dont le Burkina a besoin, avec nos partenaires également, parce que l'on ne peut rien faire sans nos partenaires. Et puis discuter aussi avec certains pays et notamment la France, qui peut être très utile dans les renseignements et dans ce combat contre le jihadisme. On a échangé aussi concernant certaines situations avec les pays voisins. C'est très important qu'on puisse vivre en harmonie et en paix".
Opération séduction de Paris à Ouaga?
Selon un communiqué de la Présidence du Faso, les échanges entre les deux chefs d’Etat ont concerné également l’implication des autres Etats de la sous-région dans la résolution de la crise sécuritaire. Pour le Président Embalo, il est en effet important et pertinent que tous les pays vivent en harmonie et en paix notamment les pays voisins qui font face aux mêmes défis. « Nous sommes là pour accompagner tous les pays qui sont en transition », a ajouté le Président en exercice de l’organisation, pour qui "l’esprit de la CEDEAO n’est pas de sanctionner ni d'imposer mais d'accompagner les autorités burkinabés".
A la fin de sa visite de quelques heures à Ouagadoudou, le Président bissau-guinéen s'est envolé pour Cotonou, au Bénin, où il a également discuté de la situation sous-régionale avec son homologue Patrice Talon, au Palais de la Marina.
A noter que cette visite du Président Emballo à Ouagadougou est intervenue au lendemain de celle secrétaire d'État auprès de la ministre française des Affaires étrangères en charge du développement et des partenariats, Chrysoula Zacharopoulou. Reçu en audience par le président de transition Ibrahim Traoré, elle a saisi l'occasion pour réaffirmer l'engagement de Paris auprès de Ouagadougou, a annoncé le Quai d'Orsay, dans un communiqué. Dans un contexte de relations dégradées entre les deux pays, certains observateurs voient en ces évènements, une opération de séduction de Paris auprès des autorités burkinabés. Le chef d'Etat bissau-guinéen est en effet considéré par une large opinion dans la sous-région, comme un proche d'Emmanuel Macron avec qui il entretient d'excellentes relations.
A.Y.Barma (actuniger.com)
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