Covid-19 : sous couvre-feu, Niamey est aussi isolée du reste du pays pendant au moins deux semaines

Il n’est désormais plus possible d’entrer ou de sortir de Niamey pour au moins les deux prochaines semaines. La capitale nigérienne qui a passé samedi 28 mars 2020, sa première soirée sous couvre-feu, est également en « isolement sanitaire» et va donc être coupée du reste du pays. Des mesures qui visent à contenir la propagation du Covid-19 dans la ville où se concentrent la presque totalité des cas enregistrés à ce jour dans le pays.

Par arrêté du gouverneur de la Région de Niamey, il est interdit d’entrer et de sortir de la ville du Niamey à compter du dimanche 29 mars 2020 à minuit et pour deux semaines renouvelables.  Quelques dérogations ont été accordées dans l’arrêté pour ce qui concerne, notamment, l’entrée des marchandises, les missions des Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que les évacuations sanitaires.

Dans un autre arrêté, le gouverneur Issaka Hassane Karanta a instauré un couvre-feu de 19H00 à 6H00 pour une période de deux semaines renouvelable à compter du samedi 28 Mars 2020.

Ces mesures exceptionnelles ont été prises en application des instructions données au gouvernement par le Président de la République, dans son message à la nation du vendredi 27 mars sur les nouvelles mesures contre la pandémie du coronavirus. En plus de l’instauration à Niamey, seule ville touchée par le virus, d’un couvre-feu, le chef de l’Etat a annoncé « l’isolement sanitaire de la ville de Niamey pour une durée de 2 semaines renouvelable, à compter du dimanche 29 mars à minuit ». Selon Issoufou Mahamadou,   cette disposition est prise conformément au hadith : « si vous apprenez qu’une épidémie ravage une région, ne vous y rendez pas et si vous vous trouvez dans une région frappée par une épidémie, ne la quittez pas ». Pour le président Issoufou qui se base sur des préceptes islamiques, dans un pays musulman à plus de 90% de sa population, « c’est en se fondant sur ce Hadith que le Calife Omar, en route pour le Cham (la Syrie actuelle) où régnait la peste, a décidé d'interrompre son voyage et de rejoindre Médine ».

Un couvre-feu assez bien suivi pour un début

Le samedi 28 mars 2020, la capitale nigérienne a passé sa première soirée de couvre-feu. Dès 19h00, la ville s’est comme vidée de ses habitants qui ont, pour l’essentiel, respecter les consignes des autorités. Des retardataires et quelques récalcitrants ont certes bravé l’interdiction de circulation mais les éléments de la Police, de la Gendarmerie nationale et de la Garde nationale, qui ont été massivement déployés dans la ville, ont veillé au grain toute la nuit.

Si certains estiment que c’est « très tôt » l’heure du début du couvre-feu (19H00), aucun incident majeur n’a été enregistré pour le début de la période de couvre-feu qui va durer deux semaines. Ce qui témoigne de l’esprit de civisme dont font preuve les populations dans cette douloureuse épreuve de lutte contre la pandémie de coronavirus.

Notons qu’à la date du samedi 28 mars, le Niger a officiellement enregistré dix-huit (18) cas dont trois (3) décès. Après les premières mesures qui ont notamment portées sur la fermeture des frontières ainsi que des écoles, bars et salles de spectacles, le président a annoncé vendredi dernier, d’importantes mesures socioéconomiques en faveur des entreprises et des personnes vulnérables. Parallèlement, le pays a été placé sous état d’urgence.

A.Y.B (actuniger.com)