Niamey : l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie et les Sapeurs-Pompiers mobilisent autour des gestes qui sauvent

« Sauver une vie, c’est l’affaire de tous ». C’est sous ce slogan universel que l’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie (EMMNR), en partenariat avec le Groupement National des Sapeurs-Pompiers (GNSP), a célébré ce samedi la Journée mondiale des premiers secours. L’événement, marqué par un atelier pratique sur le secourisme organisé au siège de l’ONG à Niamey, a réuni des dizaines de participants de tous horizons : jeunes, transporteurs, représentants associatifs, citoyens engagés et leaders communautaires.

La Conférence de sensibilisation aux gestes de premiers secours a été rehaussée par la présence du Coordinateur régional du SAMU Niger pour Niamey, de représentants des syndicats des travailleurs du transport, ainsi que du Lieutenant-colonel Ali Abouhazize du GNSP. Plusieurs chefs de village de l’arrondissement communal Niamey 1 ont également participé, soulignant l’importance de la sécurité sanitaire de proximité.

Dans son allocution, Amadou Tidjani Maman, responsable communication de l’ONG EMMNR, a rappelé le sens de cette mobilisation : « En organisant cette activité, notre ONG veut inculquer aux participants les notions essentielles de premiers secours, à travers des illustrations et des démonstrations pratiques qui leur permettront de maîtriser ces techniques vitales ».

Il a également exprimé la reconnaissance de l’organisation envers ses partenaires : « L’ONG EMMNR réitère ses sincères remerciements au Groupement National des Sapeurs-Pompiers pour leur parfaite collaboration, ainsi qu’à l’ensemble des participants pour avoir consacré leur temps précieux à cet atelier ».

Les gestes qui sauvent : une responsabilité citoyenne

L’objectif affiché est clair : renforcer les capacités de la population pour faire face aux situations d’urgence. Étouffement, arrêt cardiaque, hémorragie, malaise, accident de la route ou domestique : autant de scénarios qui exigent une réaction immédiate avant l’arrivée des secours spécialisés.

Les sapeurs-pompiers du GNSP, conduits par une équipe de formateurs chevronnés – le Lieutenant-colonel Illiassou Boureima, le Commandant Iro Radjiv et le Sous-lieutenant Dalla Garouma – ont animé des démonstrations pratiques : mise en position latérale de sécurité (PLS), réanimation cardio-pulmonaire (RCP), arrêt d’hémorragie.

« Une intervention rapide peut augmenter jusqu’à 70 % les chances de survie d’une victime d’arrêt cardiaque », a rappelé le Lieutenant-colonel Boureima, insistant sur l’importance de faire de ces gestes un réflexe citoyen.

Un état des lieux alarmant au Niger

Au-delà de la pratique, la rencontre a permis d’analyser la situation des premiers secours au Niger. Les défis restent multiples : méconnaissance du grand public, manque de formation, peur face à l’urgence, insuffisance de matériel, contraintes locales ou coordination encore limitée avec les services spécialisés.

Ces limites ont un coût humain considérable. Entre janvier et septembre 2025, le Niger a été le théâtre de 13 154 interventions d’urgence – dont plus de 5 100 accidents de circulation et 1 800 incendies – un lourd bilan qui s’élève à 10 245 blessés pris en charge et 273 vies perdues.

À Niamey seulement, la situation est dramatique : 3 585 accidents de circulation et 706 incendies en neuf mois, causant 4 730 blessés et 51 morts. Chaque carrefour de la ville devient une zone de danger potentiel, chaque embouteillage un piège mortel, chaque trajet quotidien une loterie macabre.

Les autres régions ne sont pas épargnées : Tillabéri (1 854 interventions), Diffa (1 565), Dosso (1 037), Tahoua, Maradi, Zinder et Agadez complètent ce tableau d’urgence nationale.

Un héritage humanitaire universel

L’atelier a rappelé que l’histoire des premiers secours remonte à 1859, lorsque Henri Dunant, témoin de la bataille de Solférino, organisa spontanément l’assistance aux blessés, inspirant la création de la Croix-Rouge en 1863.

En 2000, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a institué la Journée mondiale des premiers secours, célébrée chaque deuxième samedi de septembre.

Ainsi, la tradition humanitaire née sur les champs de bataille européens trouve aujourd’hui un écho direct dans les rues poussiéreuses de Niamey.

Former des relais communautaires

Les formateurs du GNSP ont conçu des mises en situation réalistes inspirées des urgences les plus fréquentes : malaises, étouffements, arrêts cardiaques, accidents domestiques et de la route.

Une session de questions-réponses interactive a permis d’approfondir les points techniques et de lever les doutes des participants.

À l’issue de l’atelier, des kits de premiers secours – pansements, compresses, bandages, désinfectant, guide pratique – ont été remis aux participants les plus assidus.

« Ce n’est pas juste du matériel médical. C’est la responsabilité morale qui va avec. Vous êtes désormais des ambassadeurs des gestes qui sauvent », a déclaré un des organisateurs lors de la remise solennelle.

Parmi les bénéficiaires, Abdou, commerçant au Grand Marché, a témoigné : « Je vais montrer à tous mes collègues ce que j’ai appris. Un marché, c’est un endroit dangereux. Maintenant, on sera prêts à réagir ».

L’ONG Ensemble Main dans la Main Niger-Russie a annoncé que d’autres sessions de formation se tiendront dans les quartiers périphériques de Niamey et dans les zones rurales, où les besoins sont encore plus pressants.

En conclusion, l’événement du 13 septembre n’a pas seulement enseigné des techniques. Il a rappelé une vérité essentielle : le premier secours est une responsabilité partagée. Dans un contexte où chaque minute compte, chaque citoyen formé, chaque main tendue peut faire la différence entre la vie et la mort.