LIBAN : Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, tué lors de frappes aériennes israéliennes à Beyrouth

Dans un tournant majeur du conflit israélo-libanais, le Hezbollah a confirmé dans un communiqué que son chef, Hassan Nasrallah, est décédé à la suite d'une frappe aérienne israélienne vendredi dernier sur la banlieue sud de Beyrouth. Cette annonce marque la fin de la vie d'une des figures les plus influentes du Moyen-Orient. Le groupe a publié un message sur Telegram confirmant son décès, le qualifiant de « martyr » suite à ce qu’il appelle un « raid sioniste perfide ». Hassan Nasrallah, qui dirigeait le Hezbollah depuis 1992, était reconnu comme un acteur central dans la stratégie régionale de l'Iran, contribuant à faire du Hezbollah l'une des forces militaires les plus puissantes du Liban. Bien que rarement vu en public ces dernières années, par crainte d'être assassiné par Israël, sa présence et son influence étaient toujours palpables dans les affaires politiques et militaires du pays.

La mort d'une figure de la résistance chiite

Né en 1960 à Beyrouth, Nasrallah a grandi dans une famille modeste avant de rejoindre les rangs du mouvement Amal, une milice chiite, durant la guerre civile libanaise. Peu de temps après l'invasion israélienne du Liban en 1982, il s'est tourné vers la création du Hezbollah avec le soutien de l'Iran. Sous son commandement, le groupe est devenu une force politique et militaire incontournable, et a joué un rôle majeur dans la résistance contre l'occupation israélienne du Sud-Liban, jusqu'au retrait d'Israël en 2000.

Nasrallah a également conduit le Hezbollah à participer activement aux conflits régionaux, notamment en envoyant des combattants en Syrie pour soutenir le régime de Bachar el-Assad, un autre allié de l'Iran. Sa rhétorique enflammée contre Israël et les États-Unis, ainsi que ses liens étroits avec Téhéran, ont fait de lui une cible de choix pour l'État hébreu.

Un coup dur pour le Hezbollah

Le décès de Nasrallah représente une perte stratégique considérable pour le Hezbollah, qui, sous sa direction, avait non seulement consolidé son pouvoir militaire, mais aussi étendu son influence politique et sociale au Liban. En tant que chef, il a dirigé des opérations militaires majeures, y compris la guerre de 2006 contre Israël, qui a coûté la vie à plus de 1 100 Libanais et 160 Israéliens. Son influence s'est également manifestée par le soutien qu'il apportait à d'autres groupes militants chiites dans la région, tels que les milices irakiennes et les rebelles houthis au Yémen.

La mort de Nasrallah survient dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah, exacerbées par les récents affrontements entre les deux parties, notamment en solidarité avec le Hamas après l'attaque massive sur Gaza début octobre. Depuis, les échanges de tirs et les frappes aériennes se sont intensifiés, culminant avec l'attaque qui a coûté la vie à Nasrallah.

Avec la mort de Hassan Nasrallah, une nouvelle ère s’ouvre pour le Hezbollah, et potentiellement pour toute la région. Les tensions entre Israël et les groupes soutenus par l’Iran pourraient s’intensifier, tandis que les partisans du Hezbollah pleurent la perte d’un chef emblématique, tout en attendant de savoir qui reprendra les rênes de ce mouvement.