Société civile : reçues par le PM, des ONG internationales plaident pour les acteurs incarcérés depuis le 15 mars
Le premier ministre Brigi Rafini a reçu, lundi 27 avril, les responsables d’un consortium de cinq ONGs internationales qui interviennent au Niger. Entre autres sujets évoqués lors de l’audience, le dossier des 6 acteurs de la société civile détenus dans plusieurs prisons du pays suite à la manifestation interdite par les autorités du 15 mars dernier.
C’est un consortium composé des responsables des ONGs Oxfam, SuissAid, NDI, Counterpart et SFVC, qui a été reçu en audience par le chef du gouvernement à son cabinet. Au menu de la discussion avec Brigi Rafini, plusieurs sujets d’actualités nationales et surtout le cas des acteurs de la société civile incarcérés suite aux tragiques évènements du dimanche 15 mars dernier. A cette occasion, la directrice pays d’Oxfam, Mme Sidi Assalama Dawalack, a indiqué que les ONGs ont longuement échangé sur la question et qu’elles estiment que ces personnes peuvent beaucoup contribuer dans la lutte contre le Covid19. « C’est pourquoi, a-t-elle ajouté, nous avons souhaité un traitement diligent de leurs dossiers pendants au niveau de tribunaux afin de leur permettre de participer à cette lutte globale contre le covid-19». Ce plaidoyer intervient alors que les dossiers des six acteurs de la société civile emprisonnés depuis la mi-mars, suivent leurs cours devant les juridictions.
Il y a quelques jours, des organisations de la société civile notamment Publiez ce que vous Payez (PCQVP), Tournons la Page Niger (TLP), Amnesty International, Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme (AEDH) et CCFD -Terre Solidaire, ont également fait part de leurs préoccupations « face à la montée croissante de la répression de la société civile au Niger et l’instrumentalisation des risques liés à la pandémie du COVID-19 pour asphyxier l’espace civique en ligne et hors ligne, notamment les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique, d’association, et de participation politique garantis par les obligations internationales et par la Constitution du Niger ». Elles ont en ce sens appelées les autorités du Niger « à mettre un terme à toute pratique de harcèlement contre les membres de la société civile sous justification de sécurité sanitaire ».
Pour rappel, les six acteurs de la société civile ont été interpellés puis placés en détention alors qu’ils tentaient de braver, le dimanche 15 mars 2020, l’interdiction d’une manifestation publique pour exiger la publication du rapport de cet audit et sa transmission à la justice. La manifestation qui a été violemment réprimée par les forces de l’ordre s’est soldée par la mort de 3 personnes dans un incendie dont les circonstances demeurent encore indéterminées. A ce jour, Moudi Moussa (TLP Niger), Halidou Mounkaila(ROTAB), Moussa Tchangari (AEC), Habibou Soumaila (MPCR), Sani Chekaraou (Syndicat des commercants) et Maïkoul Zodi (TLP Niger) sont toujours placés sous mandat dépôt, respectivement dans les prisons civiles de Kollo, Dayé Kayna, Tillabéri, Filingué, Niamey et Ouallam et sont poursuivis pour « organisation d’une manifestation interdite et complicité de destructions des biens publics, incendies volontaires et homicides involontaires », à l’exception de Sani Chekaraou qui est lui poursuivi pour « voie de fait sur les autorités du grand marché ».
Ikali (actuniger.com)
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