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Les interventions du projet « d’Appui à l’amélioration de la résilience des éleveurs et agropasteurs dans la zone pastorale de Tillabéry », ont permis d’enregistrer des résultats positifs dans les départements d’Abala et de Banibangou, qui font face à une amplification des défis sécuritaires et alimentaires. Afin de rendre compte et d’apprécier l’impact des activités déployées, une équipe de journaliste a visité, du 19 au 21Août,  plusieurs villages de la commune d’Abala, zone d’intervention du projet mis en œuvre par l’UNICEF, en collaboration avec la FAO et le PAM, et avec le soutien du gouvernement français.

Zeyna commission0

Située à quelques 270 kilomètres de la capitale, Niamey, la localité d’Abala est le siège de la commune rurale et du département du même nom. Avec une superficie d’environ 115.000 km2 et une population estimée à 187.000 habitants, selon les statistiques officielles, cette circonscription administrative de la Région de Tillabéry, qui a été érigée en département en 2012, est située dans la partie nord-ouest du pays, à la frontière avec le Mali. Un voisinage qui n’est pas sans conséquences puisque depuis 2012, suite à la crise libyenne et malienne, le département d’Abala fait face à une amplification des menaces sécuritaires, avec toutes leurs répercussions sur les activités socio-économiques et les conditions de vie des populations. L’arrivée en masse des réfugiés a conduit les autorités, en collaboration avec plusieurs partenaires, à créer plusieurs sites d’accueil pour les milliers de réfugiés et de déplacés, qui fuient les violences, particulièrement en provenance du Mali voisin. Par la suite, la situation sécuritaire s’est dégradée avec plusieurs attaques terroristes enregistrées dans le département, ainsi que la multiplication du banditisme et des vols armés du bétail, engendrant ainsi une des conflits intercommunautaires. Le département est, en effet, principalement  constitué de communautés peuhle et touarègue Daoussak, dont les principales activités sont l’élevage, l’agriculture et le commerce. Pour faire face à cette situation qui a pris une ampleur sans précédent entre 2016 et 2018, les autorités ont  décidé de placer, en mars 2017, le département d’Abala, ainsi que plusieurs autres de la Région de Tillabéry, sous état d’urgence. « La situation sécuritaire était réellement critique à l’époque,  à tel point qu’ il ne se passe pas une semaine, sans qu’on enregistre une attaque,  deux ou trois braquages ou des violences intercommunautaires, et le plus souvent avec mort d’hommes», témoigne M. Assoumane Allassane, le préfet d’Abala. Selon les explications de la première autorité administrative du département, « les éleveurs ne pouvaient même pas aller sur les marchés des zones frontalières, et vice-versa. Les conflits intercommunautaires  sont devenus récurrents des deux cotés de la frontière, ce qui a négativement impacté sur la circulation des biens et des personnes, ainsi que la vie des populations qui ont vu les prix des produits augmentés, et leurs sources de revenu s’amenuiser ».

Des défis persistants engendrés par une double crise sécuritaire et alimentaire

Selon le préfet Assoumane Allasane, grâce à Dieu et à l’implication des autorités de la 7ème République, la situation sécuritaire s’est nettement amélioré. Suite à un Forum qui a regroupé, le 10 janvier dernier, les leaders des principales communautés vivant dans la zone, les populations se sont réconciliées et les échanges ainsi que les autres activités agropastorales ont repris. Les vols ainsi que les attaques des groupes armés ont considérablement baissé, bien que le département reste toujours placé sous état d’urgence.

Pour autant, la population n’est pas sortie d’auberge puisque des défis alimentaires et nutritionnels se sont greffés au contexte sécuritaire délétère ambiant, amplifiant ainsi la dégradation de la situation dans la zone. En 2017, en effet, la campagne agropastorale dans la région de Tillabéry, au nord-ouest du pays, n’a pas répondu aux attentes de la population. Cette situation a accentué la pression sur le déficit céréalier qui affecte régulièrement le pays, et pour faire face à la situation, le gouvernement et ses partenaires au développement, ont mis en place en 2018, un plan de soutien aux ménages vulnérables. Ce plan de soutien qui fait parti du Dispositif national de prévention et de gestion de crises alimentaires (DNPGCA), associé aux enquêtes rapides menées en février 2018 sur les marchés et la situation pastorale, ont permis d’identifier 1.600.000 personnes vulnérables à travers 189 communes prioritaires. Dans la région de Tillabéry, ce sont les départements de Banibangou et d’Abala, qui ont été les plus affectés aussi bien en termes de productions céréalières que fourragères. Aux conséquences néfastes de la crise sécuritaire, sont venus s’ajouter celles causées par la crise alimentaire et nutritionnelle, amplifiant ainsi les défis pour la population et les autorités, dont la marge de manœuvre a été réduite. Gràce pourtant à l’action coordonnée du gouvernement et des partenaires, des interventions ont été déployées pour atténuer l’impact des crises, et renforcer la résilience des populations. Des interventions qui ont permis d’enregistrer des résultats probants comme en atteste, M. Assoumana Allassane, le préfet du département d’Abala, qui se félicite par la même occasion de l’appui apporté aux autorités, par les partenaires au développement notamment l’Unicef.

Assoumana Allassane Prefet Abala

M. Assoumana Allassane, le préfet du département d’Abala

« Nous remercions beaucoup l’appui des partenaires au développement qui ont accompagné les autorités de la 7e République à prendre en charge les défis persistants qui affectent les populations. Je tiens particulièrement à saluer les efforts de l’UNICEF qui nous accompagne déjà dans le domaine de l’éducation, mais qui nous a aussi beaucoup aidés, ces derniers temps, dans le domaine de la santé. Comme vous le savez, la situation sécuritaire était critique il y a quelques années, et à cela est venu s’ajouter une crise alimentaire. Aujourd’hui, la situation s’est nettement améliorée même si beaucoup reste à faire. Nous sommes dans un processus de paix et d’amélioration de la situation alimentaire et sanitaire, et cela grâce à l’appui de nos partenaires et leurs bailleurs de fonds. Dans le camp de réfugiés, par exemple, l’UNICEF a construit une maternité, et nous attendons qu’elle soit bientôt opérationnelle. C’est un appui important tout comme la campagne de sensibilisation sur les pratiques familiales essentielles. Les comportements sont en train d’évoluer, sur le plan sanitaire mais aussi alimentaire, et c’est un signe positif en faveur du développement de notre pays. C’est aussi le cas pour ce qui est de la planification familiale et de la vaccination des enfants, où nous enregistrons des résultats positifs pour ne pas dire reluisants au regard de la situation qui prévalait. J’en appelle aux partenaires de continuer à nous accompagner dans ce sens, puisque nous sommes satisfaits, tout comme la population, des résultats enregistrés. L’expérience mérite d’être étendue à d’autres villages et pourquoi pas à d’autres départements et régions du pays, et surtout à être renforcer. Il nous faut continuer dans la même lancée pour faire évoluer progressivement les choses. Et nous le constatons, les choses sont en train d’évoluer, la santé et une saine alimentation ne seront bientôt plus un luxe dans notre pays, et c’est un bon signe pour le développement du pays ».

Des résultats probants qui ont renforcé la résilience des populations

Afin de venir en aide aux populations affectées par les crises, l’UNICEF en collaboration avec le PAM et la FAO, et avec l’appui financier du gouvernement français, a mis en place un « Programme d’Appui à l’amélioration de la résilience des éleveurs et agropasteurs dans la zone pastorale de Tillabéry, départements de Abala et Banibangou ». L’assistance pendant la période de soudure 2018 a consisté d’abord, en une distribution gratuite ciblée de vivres aux ménages identifiés comme très pauvres. Ces distributions ont été couplées à une supplémentation nutritionnelle en faveur des enfants âgées de 6 à 23 mois, et une supplémentation en fer acide-folique en faveur des filles et des femmes âgées de 10 à 19 ans pour les ménages ciblés par l’assistance alimentaire. Parallèlement aux distributions, des activités de sensibilisation sur la promotion des pratiques familiales essentielles (PFE) ont été conduites dans ces communes, avec le support des relais communautaires. Cette action conjointe UNICEF, PAM et FAO, a consisté également à la distribution des moustiquaires imprégnées ainsi que la distribution des semences pluviales aux ménages.

Ces interventions ont permis d’enregistrer des résultats probants à tout point de vue, comme nous avons pu le constater sur le terrain, lors d’une mission d’une équipe de média, qui a visité, fin août dernier, plusieurs villages de la commune d’Abala. Durant cette mission de terrain, les rencontres avec les autorités administratives et religieuses, les responsables sanitaires ainsi que les populations bénéficiaires, ont permis d’apprécier l’impact des différentes actions menées par les partenaires, notamment l’UNICEF, dans le cadre de ce projet visant à renforcer la résilience des éleveurs et agropasteurs ainsi que celui destiné à renforcer les compétences des bénéficiaires pour une adoption des pratiques familiales essentielles dans les ménages. Les personnalités et autres bénéficiaires du programme que nous avons rencontrés dans le cadre de la mission, ont profité d’ailleurs de l’occasion, pour plaider en faveur d’un renforcement des activités du projet ainsi que son extension sur l’ensemble des villages de la zone, afin d’accompagner la population à sortir de la situation de crise. Elles se sont toutes engagées à consolider les acquis enregistrés, qui se traduisent déjà par une nette amélioration de la situation alimentaire, nutritionnelle et sanitaire, ainsi qu’un changement positif de mentalité et des comportements. Des acquis à consolider et qui concourent à l’amélioration des conditions de vie des ménages et au renforcement de leur pouvoir d’achat, gages  de l’atteinte des objectifs nationaux et internationaux en matière de lutte contre la pauvreté et au delà, d’un développement durable pour le pays.

TEMOIGNAGES

Dr Halilou Soumaila

Dr Halilou Soumaila, Médecin-chef du District sanitaire d’Abala

Dr Halilou Soumaila, Médecin-chef du District sanitaire d’Abala : « Grâce à l'appui de l'Unicef,  du PAM et de la FAO, nous avons amélioré nos indicateurs sanitaires au niveau du département d’Abala, et cela en dépit de l’afflux des populations suite à la crise sécuritaire et alimentaire. La malnutrition au niveau des femmes et des enfants a, par exemple, nettement reculée, et avec la sensibilisation, les habitudes alimentaires se sont nettement améliorée, tout la fréquentation des centres de santé des populations, particulièrement celle des femmes».

Zabeirou Doua

M. Zabeirou Doua, chef du village d’Abala

M. Zabeirou Doua, chef du village d’Abala : « Nous remercions sincèrement l'Unicef et ses partenaires, qui viennent en aide à nos administrés ainsi qu'aux refugiés. Cet appui soulage beaucoup les bénéficiaires et ça nous va droit au cœur, nous les responsables coutumiers qui ont la lourde tâche d'assurer le bien être de nos populations. L’impact des interventions est réel et apprécié des populations ».

Hadjara YacoubaMme Hadjara Yacouba, élue communale

Mme Hadjara Yacouba, élue communale : « Les partenaires nous ont beaucoup aidé dans les moments assez difficiles et nous les remercions énormément car comme on le dit chez nous, c’est en période difficile qu’on reconnait ses vrais amis. Nous avons vu les résultats des actions menées grâce à ces partenaires notamment les interventions de l’UNICEF. C’est pourquoi d’ailleurs, nous plaidons pour l’extension de ces projets car malgré les résultats édifiants, il reste encore beaucoup de défis en matière sanitaire surtout pour ce qui est de la santé infantile. La sensibilisation avec les relais communautaires a beaucoup aidé à la réussite du projet car les populations sont mieux préparées et plus disposées à changer leur mentalité et à adopter de nouveaux comportements positifs ».

Rabi Massoyi

Mme Rabi Massoyi

Mme Rabi Massoyi, bénéficiaire : « Ma fille avait un an lorsqu’elle est tombée très malade. Elle avait une forte fièvre, vomissait beaucoup et ne mangeait pas. Je l’ai donc amené au centre de récupération nutritionnelle où elle a été prise entièrement en charge. Elle s’est progressivement rétablie grâce au traitement qu’elle a reçu et maintenant, elle va très bien. Je suis donc reconnaissante à l’Unicef et à ses partenaires puisque j’ai moi-même bénéficié de ces actions, en plus de la prise en charge de mon enfant. J’ai pris conscience que je pourrais veiller à la santé de ma famille et surtout de mes enfants grâce à la sensibilisation des agents de santé et des relais communautaires. Il existe certes des gens réticents à certaines pratiques comme le recours aux centres de santé, mais les choses sont en train d’évoluer. Vous savez, assez souvent, c’est par ignorance ou par manque d’information que la population n’arrive pas à changer les mauvais comportements. Il faut sensibiliser les gens, surtout les femmes qui n’hésitent pas à adopter de nouvelles attitudes positives dès qu’elles sont informées ou sensibilisées, car elles voient et apprécient les résultats du changement ».

Ikali, envoyé spécial à Abala (Actuniger.com)



Commentaires

2
lolna
4 années ya
Merci Ikali pour ce reportage, il est important que les journalistes se deplacent et rencontrent ces populations des zones difficiles, qu'ils nous rapportent leur vecu quotidien, comme tout le monde va comprendre les propriotes et les maux qui assaillent le peuple nigerien. Le Niger c'est pas Niamey seulement mais aussi toutes ses populations qui souffrent beaucoup plus qu'une certaine elite repue de la capitale. Chapeau!
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1
ALMOUST SOCIOLOGUE
4 années ya
MERCI IKALI
JE VOUS ENCOURAGE
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1
Abdou Barmou
4 années ya
Je f
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0
Zakari Tankari Albade Jouba
4 années ya
Abala la ville de mes parents! Qu'Allah te ram
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0
Alfari
4 années ya
Merci pour le d
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