NIAMEY : Des milliers de personnes manifestent en soutien au régime d’Issoufou Mahamadou
Des milliers de manifestants ont battu le pavé ce dimanche 4 mars à Niamey afin d’exprimer leur soutien au régime d’Issoufou Mahamadou. Les manifestants répondaient à l’appel des partis de la Mouvance présidentielle (MRN et APR) qui entendaient par là, répondre aux manifestations précédemment organisées par la société civile et l’opposition politique contre la loi des finances 2018 et la mauvaise gouvernance.
La manifestation a commencé dès les premières heures avec un regroupement à la Place Toumo, en plein centre de la capitale, avant de converger vers la Place de la Concertation, devant le Parlement, où s’est tenu un imposant meeting. En plus des leaders des partis alliés au PNDS Tarraya, le parti au pouvoir, des membres du gouvernement, des députés ainsi que plusieurs hauts responsables ont pris part à la manifestation qui a également enregistré la participation des milliers de militants et sympathisants de la majorité présidentielle.
Des bus apprêtés spécialement pour la circonstance ont également convoyé des manifestants des différents quartiers et localités environnantes.
DEMONSTRATION DE FORCE
La démonstration de force de la majorité a donc connu un franc succès comme en témoigne les images de la mobilisation relayés sur les réseaux sociaux et les médias de la place. Un réel motif de satisfaction pour les initiateurs de la manif notamment le président de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN) qui a lu la déclaration prévue à cet effet. « Votre mobilisation si grandiose est une réponse à l’appel que nous vous avons lancé de venir exprimer votre soutien au Président de la République, votre soutien à la paix et à l’unité nationale dont il est l’incarnation » a déclaré à la tribune du meeting, Bazoum Mohamed. «Ce soutien massif, vous le lui avez témoigné le 8 janvier 2017 déjà, dans les mêmes circonstances et au nom des mêmes enjeux. Aujourd’hui encore, vous êtes venus dire Oui à la République, Oui à la Paix, Non à la discorde, Non à l’instabilité » a encore insisté le président du PNDS Tarraya qui est également ministre d’Etat en charge de l’intérieur et de la sécurité publique.
Dans leur déclaration, les partis de la Mouvance présidentielle ont de nouveau tenu à répondre au collectif de la société civile relativement à ses critiques contre la loi des finances et la gouvernance actuelle. Pour la majorité, la société civile ne sert que de bouc émissaire à l’opposition politique qu’elle accuse de vouloir déstabiliser le régime à travers des « projets subversifs », pointant du doigt par la même occasion, le MODEN Lumana de Hama Amadou. « L’opposition totalement aux abois a perdu tous ses moyens, elle a perdu le sens élémentaire de la décence » a estimé Bazoum Mohamed qui a promis que le régime va maintenir le cap. « Le Président de la République poursuivra, plaise à Dieu, ses mêmes efforts pour assurer la paix et la sécurité malgré un environnement et un contexte dangereusement affectés par le terrorisme » a assuré le président du PNDS Tarraya.
MANIF et CONTRE MANIF
Après la société civile et l’opposition politique, c’est donc la majorité qui a manifesté à son tour. Ce qui sonne comme une fin de non recevoir politique aux doléances de ceux qui sont contre la loi de finances 2018 ainsi que « certaines mauvaises pratiques en cours » notamment « la dilapidation des biens publics, le bradage des ressources naturelles et la présence des forces étrangères au Niger ». Des accusations régulièrement mises en avant par les détracteurs du régime et que réfute la majorité.
Au delà des opposants au régime, la manifestation de ce dimanche a été diversement appréciée au sein de l’opinion. La plupart des observateurs s’accordent à dire que dans le contexte politique et socioéconomique actuel, cette manifestation « n’a aucun intérêt » pour le régime et surtout pour un président « élu à 92% en 2016 ». D’autres s’insurgent plutôt contre le coût financier de la manif surtout avec les accusations « d’achat des manifestants » qui ont été vite mises en avant sur les réseaux sociaux par des milieux proches de l’opposition. Des images et des vidéos ont en effet circulées mettant en scène des « mobilisateurs » échangeant des billets de banques avec des manifestants.
En somme un air de déjà vu auquel compte également répondre la société civile qui prévoit une nouvelle manifestation le 11 mars prochain.
A.Y.B (Actuniger.com)
Commentaires
Vraiment je ne trouve plus mes mots. C est mieux si on vend le pays tout entier.
Bande d hypocrites, incapables, c est au Niger seulement que certaines choses se passent.
Aucun pays ne peut avancer vers le progr