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 militaires francais en Afrique

Alors que, sous la pression des autorités militaires nigériennes, le président français s’est vu contrait d’annoncer le retrait de ses troupes dans le pays, les négociations pour un processus consensuel et ordonné sont en train de virer au vinaigre entre Niamey et Paris. En cause, les conditions de ce retrait notamment l’itinéraire pour le rapatriement des soldats et du matériel français. Les autorités nigériennes refusent, en effet, le corridor béninois que privilégie la France alors que Niamey soupçonne son voisin de  pays de servir de base pour des manœuvres de déstabilisation, en complicité justement avec Porto-Novo et d’autres pays de la Cédéao.

 

Zeyna commission0

Selon les déclarations faites, hier mardi, par le ministre d’Etat et ministre de l’Intérieur lors d’une rencontre avec les forces vives de la nation, après les dénonciations des accords de coopération entre le Niger et la France, les troupes françaises ont décidé de quitter le pays, comme du reste l’a annoncé Emmanuel Macron. Cependant, a-t-il dit, mais « elles refusent de suivre les méthodes de départ qu’on leur a proposées, afin de profiter pour déstabiliser le Niger, faire en sorte que les nigériens s’entre-déchirent entre eux en créant la zizanie ».

 « Vous voulez partir, c’est très simple, les derniers arrivés sont les premiers à partir. Vous êtes militaires, nous sommes militaires et nous savons pertinemment que si vous gardez des troupes encore au Niger, c’est toujours un esprit belliqueux, alors donc votre troupe quittent en premier. Nous leur avons défini un itinéraire. Ils vont quitter mais pas par le Benin parce que nous savons qu’ils comptent aller faire au Benin. N’importe quelle direction sauf par le Benin, même si ils disent que ça ne les arrangent pas », a expliqué le Général de Brigade Toumba Boubacar Mohamed qui a, d’ailleurs et à l’occasion, fait savoir que les soldats français au Niger sont en réalité plus de 3.000 contrairement aux 1.500 jusque-là avancés.

Le corridor béninois, principale pomme de discorde

Lors de l’annonce du retrait des troupes françaises au Niger, le dimanche 24 septembre, le président français a annoncé qu’il se fera « d’ici la fin de l’année » et que des négociations seront menées avec « les autorités de fait » du Niger, pour que tout se passe « dans l’ordre et le calme ». En réaction, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ainsi que le gouvernement ont, dans un communiqué, indiqué prendre acte de la décision de Paris tout en soulignant que  concernant « le calendrier de retrait des troupes françaises du Niger, le gouvernement de la République du Niger rappelle qu’il doit être établi dans un cadre négocié et d’un commun accord pour une meilleure efficacité ».

Visiblement, les choses ne se passent donc pas comme prévu, ce qui risque de provoquer, dans les prochains jours, une nouvelle montée des tensions entre Niamey et Paris après plusieurs épisodes à rebondissement depuis le coup d’état du 26 juillet dernier. Pour Paris et les responsables militaires français, l’itinéraire qui passe par le Bénin, et le port de Cotonou, est le plus simple et le moins coûteux. Sauf que les autorités nigériennes ne l’entend pas de cette oreille car les relations entre Niamey et Porto-Novo sont loin d’être au beau fixe. En septembre dernier, les nouvelles autorités militaires ont  même annoncé, la rupture de la coopération militaire avec  le Bénin qu’elles accusent de soutenir une intervention militaire que la France envisage de mener contre le Niger en collaboration avec certains pays ouest-africains et sous l’égide de la Cédéao. Dans un communiqué daté du  12 septembre,  le CNSP et le gouvernement ont déploré que le Bénin « a décidé d'envisager une agression contre le Niger au lieu de le soutenir », précisant que « la République du Bénin a autorisé le stationnement des militaires mercenaires et matériels de guerre dans la perspective d'une agression voulue par la France en collaboration avec certains pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) contre le pays malgré l'accord de coopération militaire du 11 juillet 2022 liant nos deux États ».

Depuis, le dispositif militaire a été considérablement renforcé à la frontière entre les deux pays qui, du reste, est fermée depuis fin juillet suite aux sanctions imposées par les Chefs d’Etat de la Cédéao. Pour les autorités nigériennes, il est hors de question que  l’itinéraire qui passe par le Bénin serve de voie de retrait pour les forces françaises au Niger. C’est un peu comme ouvrir la bergerie au loup et pour le ministre nigérien de l’Intérieur, les tergiversations de Paris à ce sujet prouve ni moins et ni plus que « la France n’est pas dans une logique de quitter le Niger », malgré ses annonces.

Les prochains jours s’annoncent donc assez mouvementés entre Niamey et Paris puisqu’il va bien falloir s’accorder sur les termes de ce retrait qui s’annonce, de toute évidence inéluctable. Dans un entretien diffusé samedi dernier sur les médias publics, le président du CNSP et chef de l’Etat l’a clairement réitéré. «  Nous sommes dans les préparatifs en vue de leur départ [les troupes françaises, NDLR] », a déclaré le général Abdourahmane Tiani avant d’ajouter que «l'ambassadeur français est parti il y a quelques jours. Les soldats français suivront bientôt sa trace». Parallèlement, la pression de la population ne faiblit pas comme en témoignent les manifestations qui se poursuivent devant la principale base des soldats français à Niamey.

A.Y.Barma (actuniger.com)



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