Elections : « malgré quelques manquements, le vote se déroule dans le calme dans tous les bureaux couverts, relève la Mission d’observation de la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Niger (MOE-COCEN)
Dans un point de presse animé en milieu de journée de cette journée électorale au Niger, la Mission d’observation électorale de la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Niger, a constaté que malgré quelques manquements et des incidents, le vote se déroule dans le calme dans tous les bureaux couverts par ses équipes. Au total, la mission qui entre dans le cadre du Projet d’appui à l’observation citoyenne des élections au Niger, financé par l’Union européenne, a déployé plus de 900 observateurs sur toute l’étendue du territoire nationale et a également mis en place une cellule de veille électorale installée à Niamey.
Selon le porte-parole de la mission, M. Dambagi Son Allah, la Mission d’observation électorale de la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Niger (MOE-COCEN a déployé 160 observateurs de long terme et 750 observateurs de court terme sur l’ensemble des régions du pays. Les observateurs ont été déployés en binômes et au cours de la journée, la mission a fait un premier point sur le démarrage des opérations de vote.
Les bureaux ont ouvert à l’heure légale dans la plupart des bureaux couverts…
Ainsi, pour ce qui est de l’ouverture des bureaux de vote, les équipes de la MOE-COCEN ont pu suivre les opérations d’ouverture dans 484 bureaux de vote dont 311 bureaux- témoins répartis sur l’ensemble des huit (8) régions du pays. A 12H00, « le vote s’est déroulé dans le calme dans tous les bureaux couverts », a annoncé le porte-parole qui a, par exemple, rapporté que la MOE-COCEN a relevé la présence du personnel électoral dans 82% des BV témoins à l’ouverture. Aussi, les équipes d’observateurs de la MOE-COCEN ont relevé la présence du matériel de campagne notamment les affiches des candidats, les banderoles ainsi que la présence des affiches sur les véhicules présents aux abords de 42% des BV visités. Selon les mêmes constats, 58% des bureaux témoins ont ouvert à l’heure légale, soit 8 heures et dans les 42 % autres cas, un retard a été relevé à l’ouverture, dû essentiellement au manque de matériel électoral incomplet (15%), à l’arrivée tardive ou l’absence des membres des BV (36%), à des problèmes de sécurité (14%) et d’autres raisons (39%). Dans tous les bureaux visités, les membres étaient au complet, excepté dans 3% des BV, a relevé la mission qui y a noté une présence de 26% de femmes officiant en qualité de présidentes et 50% comme secrétaires. Par ailleurs, les listes électorales sont disponibles dans 99% des bureaux de vote visités et dans 34% % des bureaux de vote témoins, « les cartes d’électeurs non distribuées ont été mises à la disposition des titulaires qui pouvaient les retirer pour voter ». La MOE-COCEN a également relevé la présence des délégués des candidats dans 91% des bureaux couverts à l’ouverture et, de manière générale, les procédures d’ouverture ont été conformes aux dispositions légales en la matière. Les urnes ont été correctement scellées dans 99 % des bureaux de vote visités par la mission. De même, poursuit la même source, le personnel a fait constater qu’elles étaient vides dans 96 % des cas et les observateurs présents ont pu suivre les opérations sans ingérences ni restrictions dans 77% % des bureaux de vote témoins. La mission a aussi constaté que 23% des observateurs n'ont pas été admis dans les BV où ils étaient affectés.
Selon le constat de ses observateurs, dans 89% des bureaux de vote couverts, l’identité des électeurs était vérifiée au regard des listes électorales et dans 73% des bureaux témoins, les membres procédaient à la vérification des traces d’encre indélébile sur les doigts des électeurs avant de les autoriser à voter. Dans 95% des bureaux, les électeurs ayant accompli leur acte ont signé la liste d’émargement et les équipes de la MOE-COCEN ont constaté que 16% des bureaux, « des attroupements de nature à influencer les électeurs ont été constatés ». « La présence des forces de sécurité a été constatée devant 96% des centres de vote couverts », a également constaté la mission qui a indiqué « qu’aucun incident sécuritaire n'a été observé par les équipes de la COCEN ou porté à leur attention ».
…et les opérations de vote se déroulent normalement malgré quelques manquements
Dans le point de presse fait par la Mission sur le déroulement du processus à 16H00, certains manquements ont été constatés par les équipes déployés qui ont pu visiter jusqu’à 720 bureaux de vote. Pour ce qui est de la conduite des opérations de vote, la mission a constaté que dans l’ensemble, les membres des bureaux maitrisent et suivent les procédures de vote et procèdent à la vérification des électeurs dans 93% des cas. Toutefois, plusieurs manquements ont été observés dans certains bureaux notamment la non vérification de la trace d’encre indélébile sur les doigts des électeurs, l’absence de contrôle sur l’introduction des bulletins dans les urnes, le non émargement des listes électorales et 3 cas de vote de mineurs à Niamey et Maradi.
Dans la quasi-totalité des bureaux couverts, le matériel électoral était disponible en quantité même si des cas de rupture d’encre ont été signalés à Niamey. Les équipes ont aussi observé des bureaux où la disposition des isoloirs ne permettait pas de garantir le secret du vote ainsi que des attroupements de nature à influencer les électeurs. Les équipes ont noté la présence des forces de sécurité et a noté que « dans l’ensemble, elles ont une attitude professionnelle ». Toutefois, a relevé la mission, « elles ne sont pas intervenues contre les attroupements de nature à influencer les électeurs ou susceptibles d’attenter à la liberté de vote ».
Les équipes déployées ont aussi rapportés des incidents majeurs, 21 au total à 16H00 et qui sont repartis dans au moins 5 régions du pays. Il s’agit de violence verbale, d’affrontements entre groupes ou militants de partis politiques, d’accrochage dans les bureaux de vote ainsi que manifestations aux abords de certains bureaux. « Ces incidents ont entrainé l’interruption des opérations de vote pendant de nombreuses minutes », a souligné la mission qui précise que « ces incidents ont été le fait des partis politiques dans 24% des cas, de représentants de la CENI dans 28% et des électeurs dans 24% des cas ».
Cellule de veille électorale
Dans le cadre du Projet d’Appui à l’observation électorale, qui bénéficie du soutien financé de l’Union européenne, la COCEN a mis en place une Cellule de Veille Electorale ou « Electorale Situation Room » pour les scrutins du 27 décembre 2020. Selon la Coalition qui regroupe cinq (5) organisations et réseaux de la société civile (OSC), « cette cellule de veille est le point de coordination opérationnelle, de recueil ainsi que de visualisation interactive du déroulement du vote et de communication des informations remontées en temps réel par les observateurs de la COCEN déployés sur l'ensemble du territoire national ». Ainsi, des aspects clés tels quel l’ouverture des bureaux de vote, la disponibilité du matériel électoral, le déroulement du scrutin, la clôture et le dépouillement ainsi que les incidents critiques sont enregistrés, analysés et publiés à l’attention de la communauté électorale. A cet effet, la Mission procède à des points de presse sur l'ouverture des votes, le déroulement des opérations de vote à la mi-journée et les opérations de vote de l'après-midi.
La Cellule de veuille Electorale qui a été installée à l’hôtel Radisson Blu de Niamey, se décline aussi comme « un outil d’alerte précoce qui permettra d’informer la CENI et les autorités compétentes des éventuels incidents et conflits survenant pendant le vote, afin qu'elles puissent prendre les mesures correctives adéquates ». Le mécanisme mis en place permet ainsi une évaluation professionnelle des scrutins par des citoyennes et citoyens nigériens rigoureusement sélectionnés et formés. Avec cette cellule de veille, la Mission entend ainsi contribuer à des scrutins intègres, transparents et crédibles et pour ce faire, elle bénéficie d'un appui technique dans le cadre du projet d’appui à l'observation citoyenne des élections avec le soutien financier de l'Union européenne.
A noté que le COCEN est constitué des organisations non gouvernementales APDS (Actions et Paix durable au Sahel), GRAAP, JAAD, ROADD et Réseau Esperance.
A.K.M (actuniger.com)
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