Testament gouvernemental de Ladan Tchiana : C’est la loi des finances qui m'a fait quitter !
La passation de service entre le ministre sortant des transports et l’actuel titulaire du poste s’est déroulée ce mercredi 31 novembre dans le respect du protocole habituel. Omar Hamidou « Ladan Tchiana » a tenu à passer le témoin en bon terme avec son successeur Karidjo Mamadou et la cérémonie organisée à l’occasion a plus consisté en un échange d’amabilités entre les deux personnalités. Le message politique est clair : Ladan Tchiana et son parti reste et demeurent membre de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN). En dépit du fait que AMEN Amine ne dispose désormais plus d’aucun membre au sein du gouvernement après « le départ » encore confus de leur président.
C’est du reste l’un des faits marquants de cette cérémonie au cours de laquelle Tchiana a délivré ce qui ressemble à un bilan-testament de ses sept années au gouvernement. Pour la première fois en effet depuis qu’il a annoncé « avoir quitté le gouvernement par respect à mes principes et par fidélité à [mes] convictions », le lundi dernier à travers un simple tweet, Ladan Tchiana est superficiellement revenu sur les raisons de son départ. Après avoir tressé des lauriers au président Issoufou, à son premier ministre ainsi qu’à ses collègues du gouvernement, le président de AMEN Amine a expliqué que sa décision est liée à certains aspects des nouvelles orientations économiques notamment ceux contenus dans le projet de loi de finances actuellement en discussion au Parlement. « Tout en saluant l'approche programme du budget 2018, certains aspect de la nouvelle orientation économique sont contraires à mes principes humanistes et à mes convictions libérales » a fait part Ladan Tchiana.
Ce n’était donc pas l’affaire STM comme il se dit ici et là, et que conforte la concordance entre les deux faits qui est en tout cas trop opportune pour être hasardeuse ! Ce n’est pas encore « des divergences ou une mauvaise cohabitation » avec le PNDS et l’entourage du Président comme certains, au sein même du pouvoir, n’ont pas hésité à le mettre en avant. Et encore moins des « manquements constatés dans sa gestion à la tête du ministère des Transports» comme « une source gouvernementale » l’a confié récemment à un hebdomadaire français.
C’est Ladan Tchiana qui le dit donc lui-même de sa propre bouche : il a « quitté le gouvernement » par respect pour « ses convictions ». Toutefois, il a par la suite tenu à préciser, à travers un autre tweet-réponse encore, qu’il ne s’agit là que d’un discours de passation, « le reste sera précisé prochainement dans un cadre politique ».
Voilà donc la version du principal intéressé et avec laquelle il faudra faire pour le moment. Cependant, nul doute qu’elle sera loin de satisfaire l’opinion et d’éteindre la polémique surtout que certains aspects de ce « départ » annoncé depuis fort longtemps ont été publiquement dévoilé par d’autres sources proches du pouvoir et qui viennent amplifier davantage le doute sur cette version qu’un internaute trouve « trop simpliste ». Cependant puisque c’est Ladan Tchiana lui-même qui le dit… personne n’est toute façon obligé de le croire…
A.Y.B Actuniger.com
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Voici en intégralité, le discours prononcé ce mercredi 1er novembre par Omar Hamidou Tchiana lors de la passation avec le nouveau ministre des transports Karijo Mamadou :
Monsieur le Ministre et cher frère Karidjo Mahamadou,
Monsieur le Directeur de Cabinet, Messieurs les secrétaires généraux,
Monsieur l'inspecteur général de service, Mesdames et Messieurs les conseillers techniques et inspecteurs de services
Messieurs les représentants du SYNPAT, Mesdames et Messieurs les responsables des sociétés et des structures rattachées
Mesdames et Messieurs les directeurs centraux, Mesdames et Messieurs les chefs de divisions
Mesdames et Messieurs
J'ai toujours affirmé que pour moi il n'y a jamais d'ancien bienfait. C'est pourquoi j'aimerai avant tout développement exprimer ma gratitude au Président de la République Issoufou Mahamadou qui m'a permis de mettre mes compétences au service du gouvernement nigérien depuis 2011 et pour l'estime et l'amitié dont il a toujours fait montre à mon égard depuis notre rencontre en 2000. J'ai mené à ses côtés, en tant que 1er vice-président du Front pour la Défense de la République (FDR), et avec beaucoup d'autres qui ne sont plus là aujourd'hui, le combat pour la démocratie au Niger.
M. le ministre Karidjo vous faites partie de ces hommes de valeur et vous vous rappelez encore sans doute de cette fameuse journée du 30 septembre 2009, ou marchant du siège de votre en direction de la place nous fûmes pris d'assaut par une marée de forces de l'ordre. Le reste revient à l'histoire et d'autres plus qualifiés que moi seront chargés de l'écrire.
J'aimerai également adressé au Premier ministre Brigi Rafini tous mes remerciements pour sa confiance. Je salue sa sagesse, son sens du compromis et sa grande capacité d'écoute. Je veux maintenant avoir une pensée pour tous ce que j'ai connus au gouvernement et en particulier celles et ceux avec lesquels j'ai noué des amitiés indéfectibles qui résisteront à tous les temps. Bons comme mauvais.
Je veux à présent saluer tous les syndicats et particulièrement le Synpat et le syndicat de collectif des transporteurs de marchandises pour leur témoignage de satisfaction et leurs mots aimables. J'y ai également rencontré des hommes et des femmes remarquables par leur compétence et leur dévouement et leur sens de l'état. Je veux à tous exprimer mes regrets pour tout manquement volontaire ou involontaire tout comme je pardonne à ceux qui m'ont offensé. Que ceux qui s'attendent à des invectives de ma part se désillusionnent. Tout comme Je n'insulte pas l'avenir, je n'insulterai jamais le passé. "Les séparations au lieu de se faire dans les pires incompréhensions doivent s'effectuer dans la compréhension de l'évolution du partenaire" comme l'a dit Edgar Morin. Mesdames et Messieurs
Ma fierté, en plusieurs années passées au gouvernement c'est mon bilan. D'abord au ministère des Mines et de l'industrie où sur le plan minier j'ai réussi le démantèlement de la fameuse plateforme et la signature de l’accord de partenariat stratégique (APS) qui permet aujourd'hui au Niger de continuer à vendre son uranium à un prix au-delà du marché, de diriger Cominak et somair par des nigériens, la construction du siège des sociétés minières sur la route de l’aéroport Et la mobilisation de 100 millions d'euros pour la réhabilitation de la route Tahoua-Arlit qui malheureusement n'a toujours pas commencé.
Mon action à la tête du département de l'industrie, a permis: de porter haut la voix du Niger à l'OAPI, d'adopter un nouveau code des investissements qui a permis le développement des transports interurbains.
Au ministère des transports, pour reprendre une expression du SYNPAT, nous avons remis ce département sur les rails. Nous avons redonné de la visibilité à ce ministère et instauré un dialogue sociales mis fin à plusieurs tracasseries administratives dont étaient victimes les taxis, les transporteurs, les usagers. J'ai rendu effectif le guichet unique automobile avec SONILOGA dont je félicite encore le promoteur. Mais je pense que le plus haut fait reste l'élection de notre compatriote Mohamed MOUSSA à la Direction générale de l'Asecna à laquelle pourtant beaucoup ne croyait pas. Un de mes regrets, et certainement celui des membres de la commission de négociation, est celui de n'avoir pas pu faire la modernisation de l'aéroport de Niamey comme j'ai pu librement, sans interférences d'intérêts particuliers, le faire pour l´aéroport de Tahoua, Zinder et Maradi.
Voilà très brièvement résumé notre action à la tête de ces deux départements ministériels que j'ai dirigés avec loyauté, intégrité et patriotisme.
Mesdames et Messieurs
Vous me connaissez à présent. Vous connaissez mon tempérament, vous connaissez ma détermination, vous connaissez mon engagement. C'est pourquoi, je dis, se taire quand on sait est déloyal, approuver dans quand est pas d'accord est indécent. J'ai soutenu le Président Issoufou et son gouvernement loyalement au mieux de mes possibilités depuis 2011. Cependant, tout en saluant l'approche programme du budget 2018, certains aspect de la nouvelle orientation économique sont contraires à mes principes humanistes et à mes convictions libérales. Chacun Nigérien est en droit de faire des critiques constructives avec responsabilité et l’engagement qui est le sien et donner mon avis sur la gestion de la nation sans heurter la cohésion nationale. Arriver et partir sont consubstantiellement une loi naturelle à laquelle nul ne saurait s’opposer. Rappelez-vous qu'il y a plusieurs je prenais le service et me voilà aujourd'hui entrain de la passer à mon frère et ami Mahamadou Karidjo que le félicite à nouveau. Je vous souhaite bonne chance et connaissant vos qualités je ne doute point de votre succès. Enfin, je permets de partager avec vous mon successeur cette belle citation de Emile Baring qui dit "Rien n'est comparable aux qualités d'un ministre qui arrive si ce n’est les défauts d’un ministre qui part. "
Et à vous cadres de mon cabinet, du ministère, des syndicats et à tous ceux que j'ai connus aux ministères des ministères des mines, de l’industrie et des transports. Retenez comme l'a écrit Eric Antona : "La vie c’est des étapes… La plus douce c’est la rencontre … La plus dure c’est la séparation… La plus pénible c’est les adieux… La plus belle c’est les retrouvailles."
À très bientôt alors.
Commentaires
Tiens toi bien dans ton coin, si tu ne debordes pas tu ne risquera rien autrement tu sais ce qui va t`arriver
une chose est sure soit vous ete le plus grand dupeur de tout les temps,soit.....,soit vous cherchez une ''emergency exit''...l'un dans l'autre vs n'ete pas et ne sera jamais integre a nos yeux...areter vos manigance de debutan..