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pladoyer niamey contre mariage enfants

En marge du Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), que la capitale nigérienne a accueillie du 4 au 8 juillet, s’est tenue le 7 juillet à Niamey, une rencontre des Premières Dames de la CEDEAO sous le thème : « Lutte contre le mariage des enfants et la promotion de la scolarisation de la jeune fille en Afrique de l’Ouest ». L’évènement, placé sous le parrainage du président Issoufou Mahamadou, a été organisé par la Fondation Tattali Iyali, présidée par la première Dame du Niger, Dr Lalla Malika Issoufou, en collaboration avec plusieurs partenaires internationaux engagés dans la promotion des droits de l’Enfant.

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A cette occasion, les jeunes d’Afrique de l’Ouest ont tenu à interpeller les leaders pour mettre fin au mariage des enfants. « Les filles aspirent à être plus que des épouses, l’éducation peut permettre aux filles de contribuer plus et mieux au futur de la sous-région », ont plaidé les représentants des jeunes, qui ont tenu dans leur message, à rappeler qu’il est primordial de défendre leur droit à la santé, à la protection, à la prise de décision et de bannir toutes les pratiques néfastes comme les mutilations génitales et le mariage d’enfants. « Nous pensons que la prise de conscience doit être collective et que les jeunes ont un rôle capital à jouer dans le changement de mentalité et des pratiques », ont poursuivi les jeunes, qui ont par ailleurs exhorté les organisations et les institutions telles que l’Union Africaine et la CEDEAO, à traduire leurs engagements dans les politiques nationales afin d’atteindre l’égalité du genre tout en faisant de l’accès à une éducation de qualité une réalité. « Nous demandons aux Premières Dames de la CEDEAO, de soutenir les actions locales et d’être les alliés des jeunes dans la mise en œuvre d’actions concrètes pour zéro mariage d’enfant en Afrique de l’Ouest ». Dans le message qu’ils ont livré, les jeunes d’Afrique de l’Ouest ont réitéré leur engagement à être plus que jamais, « des acteurs de changement au niveau de nos communautés ». C’est pourquoi, ils ont tenu à rappeler aux Chefs d’Etats, aux Premières Dames de la CEDEAO, et à l’ensemble des garants des droits des enfants, de renforcer leurs efforts pour mettre fin au mariage des enfants.

L'un des actes émouvants de cette rencontre des Premières dames des pays de la CEDEAO, en plus de l’appel des jeunes de sous-région à l'endroit des Leaders pour mettre fin au mariage des enfants, c’est l’intervention de la porte-parole des jeunes de l'Afrique de l'Ouest, Maryam, qui a rapporté l'histoire assez triste d'une fille donnée en mariage à seulement 12ans ! Un témoignage assez touchant qui a particulièrement émue l’assistance, et qui a donné une idée grande nature de l’ampleur de ce fléau qui mine le développement de la sous-région. La chanteuse Angélique Kidjo, également présente à la rencontre, a également joint sa voix dans le cadre de cette campagne de lutte qui nécessite l’engagement de tous et toutes. « Mettre fin au mariage des enfants est crucial pour le développement de l’Afrique », a déclaré Angélique Kidjo, championne pour les droits des enfants, à l’occasion de la rencontre des Premières dames de la CEDEAO sur l’élimination du mariage des enfants et la promotion de l’éducation des filles.

Le plaidoyer de Niamey

La rencontre des Premières Dames de la CEDEAO qui a été l’occasion d’impulser une nouvelle dynamique au plaidoyer en faveur du renforcement de la campagne contre le mariage des enfants et à la promotion de la scolarisation des jeunes filles, en Afrique de l’Ouest. Le premier ministre, Brigi Rafini, a livré un message fort du président de la République Issoufou Mahamadou, qui a rehaussé de sa présence, la rencontre de Niamey. Le chef du gouvernement nigérien a, au nom du chef de l’Etat, rappelé les engagements des autorités nigériennes à assurer les droits économiques et sociaux notamment des jeunes filles.  

« Marié une fille a l'âge de 12 ans, c'est promouvoir la pédophilie », a estimé le Président du Niger Issoufou Mahamadou, président en exercice de la CEDEAO, qui a tenu à rappeler avoir pris un décret pour que les jeunes filles étudient jusqu'à l'âge minimum de 16 ans.

 A la fin de la rencontre, les Premières Dames de la CEDEAO ont adopté de nouvelles recommandations afin de renforcer les stratégies de lutte contre le mariage des enfants ainsi que la promotion de la scolarisation des jeunes filles dans la sous-région.

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Une position commune des organisations internationales

Lors de leur rencontre de Niamey, les Premières Dames de la CEDEAO ont de nouveau appelé à renforcer les actions en faveur de la lutte contre le mariage des enfants et la scolarisation de la jeune fille. Afin que cet appel ne reste pas lettre morte, des organisations internationales notamment Save The Children, Mercy Corps, World Vision et Plan International, ont adopté une position commune sur le mariage des enfants. Dans leur déclarations, ces organisation ont ainsi appelé à la mise en œuvre effective, avec des budgets dédiés, et au suivi régulier par les Chefs d’Etats,  de la feuille de route de la CEDEAO sur le mariage des enfants adoptés le 29 juin 2019 à Abuja ; ainsi que la rédaction et la mise en vigueur des lois fixant l’âge minimum du mariage à 18 ans, sans exception, dans l’ensemble des Etats de la CEDEAO, comme les Etats s’y était engagé dans la Position Africaine Commune sur le mariage des enfants. Les organisations internationales signataires de la déclaration de Niamey ont également plaidé pour que soit garantie, « l’existence de mécanisme de consultation et de dialogue, avec les différents démembrements de la société, et notamment les leaders religieux et traditionnels pour permettre leur engagement et soutiens sur cette question ». Elles ont aussi appelé à garantir l’enrôlement et le maintien des filles à l’école, « pour leur permettre de disposer des acquis nécessaires à leur autonomie et indépendance en tant que citoyenne ouest africaines ».

 La question du mariage des enfants demeure en effet un défi majeur, pour l’Afrique de l’ouest, qui reste l’une des régions les plus affectées par ce phénomène. Selon les statistiques officielles, environ 15 millions de filles sont mariées chaque année avant l’âge de 18 ans, dont 39% en Afrique sub-saharienne. Aussi, six des dix pays aux taux de prévalence les plus élevés se trouvent en Afrique de l’Ouest, où 42% des femmes âgées de 20 à 24 ans y ont été mariées avant leur majorité. Malgré les efforts et les engagements, beaucoup reste encore à faire, car le constat est que « ces taux ne diminuent ni de manière significative, ni aussi rapidement qu’il le faudrait en dépit des efforts entrepris ». Avec la tendance actuelle, environ la moitié des filles mariées avant l’âge de 18 ans seront africaines en 2050, « une pratique qui représente certainement une des pires formes de violation des droits de l’enfant et de la fille en particulier », selon la déclaration des organisations internationales. Cette violation des droits de l’enfant se traduit, en effet et entres autres, par des violences physiques et morales, la fin de leur scolarité, l’exposition à des risques sanitaires ou encore à une dépendance économique et sociale.  Des conséquences néfastes qui représentent un frein réel à leur épanouissement et limite leur contribution au développement de leur pays, et selon de récentes études, le coût du mariage des enfants pour les pays en développement d’ici à 2030 s’estime en milliards de dollars de pertes.

De la volonté politique aux actes concrets

De ce fait, la volonté politique doit se traduire dans un cadre législatif plus cohérent et c’est conscient des enjeux sociaux, économiques, et politiques liés à cette pratique, que plusieurs initiatives ont été lancées à l’échelle du continent ou de la sous-région afin de mettre fin à cette pratique qui constitue encore un véritable fléau dans plusieurs pays comme le Niger. Ainsi, les Chefs d’Etat de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest et du Centre ont fait montre d’un engagement fort en adoptant, le 29 Juin 2019, une déclaration et une position conjointe contre le mariage des enfants ainsi qu’une feuille de route sur la prévention et la réponse au mariage d’enfants dans l’espace CEDEAO. Cet engagement vient en complément à celui de l’Union Africaine qui, en 2015, a lancé une campagne pour mettre fin à ce phénomène. Cependant, derrière cette volonté politique affichée, de nombreux défis demeurent. Seul 6 pays sur 15 disposent en effet d’une stratégie ou de plan d’actions pour mettre fin au mariage des enfants. Trop souvent encore, ces stratégies et plans d’actions ne sont pas soutenus par un budget dédié, et qui permettrait de garantir leur mise en œuvre. En dépit également des engagements pris au sein de l’Union Africaine et dans les fora internationaux, les législations nationales continuent d’autoriser le mariage d’enfants, soit parce que l’âge minimum du mariage est fixé à un âge plus jeune que 18 ans, soit parce qu’il existe des exceptions au respect de l’âge minimum de 18 ans. C’est pourquoi, il est nécessaire de travailler avec les communautés, les leaders religieux et traditionnels afin de s’attaquer aux causes profondes du mariage des enfants car le mariage des enfants reste profondément ancré dans les pratiques sociales et culturelles de notre région. Par ailleurs, il importe d’engager un dialogue franc et honnête avec les leaders traditionnels et les communautés, « qui trop souvent encore célèbrent ces mariages sans tenir compte des conséquences qui pourraient en découler ». L’objectif est de changer la perception que nos communautés et spécifiquement les hommes ont de cette pratique, à travers des programmes de sensibilisation et d’éducation à la base, telle que le programme « Ecole des Maris » conduit au Niger.

D’après la déclaration de Niamey, les jeunes et filles sont des acteurs majeurs de la lutte contre le mariage des enfants et qui ne souhaitent plus être des simples bénéficiaires des politiques conçues, mises en œuvre et évaluer sans eux. Ils le démontrent en effet, par leurs engagements dans différents forums, et c’est pourquoi, garantir l’accès des filles à l’école une des meilleures formes de protection contre le mariage. En Afrique de l’Ouest, 1 enfant sur 2 ne finit pas le cycle secondaire, et les conséquences des mariages précoces sur l’Education des enfants et notamment des filles, sont catastrophiques. « Si le mariage des enfants ou mariage précoce coûte des dizaines de milliards de dollars aux pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre, le coût de ne pas éduquer les filles au niveau secondaire serait encore plus élevé », poursuit le plaidoyer. Or de nombreuses études ont rappelé que le mariage est une des raisons principales de l’abandon scolaire des filles. En effet, 10% à 30% des abandons scolaires des jeunes filles sont causés par un mariage précoce ou une grossesse. Mais ces estimations sont probablement inferieures à la réalité et une éducation sure, inclusive et de qualité permettrait de maintenir les filles à l’école, garantir leur autonomisation et de les outiller pour une meilleure participation au développement de leur communauté et de leur pays. Le constat est de ce fait assez évident, « mettre fin au mariage précoce faciliterait la scolarisation des filles, et de même, garder les filles à l’école est l’une des meilleures stratégies pour mettre fin au mariage précoce ». C’est tout l’intérêt et la pertinence de l’appel contenu dans la position commune de Save The Children, Mercy Corps, Plan International et World Vision du 7 Juillet à Niamey. 

pladoyer niamey contre mariage enfants BIS2

pladoyer niamey contre mariage enfants BIS

A.K.M (Actuniger.com)



Commentaires

2
Sani Sidi
4 années ya
Mieux vaut le mariage pr
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Adamou Mounkaila
4 années ya
[quote name="Sani Sidi"]Mieux vaut le mariage pr
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Aain Noba
4 années ya
[quote name="Sani Sidi"]Mieux vaut le mariage pr
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Zoubeydou Moumouni
4 années ya
ils refusent aux filles de se marier en mm temps ils leur montrent comment ne pas tomber enceinte
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Boureima Assoumane Boureima Assouma
4 années ya
Qu'allah nous guide sur le droit chemin.
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Yac
4 années ya
Citation en provenance du commentaire précédent de Zoubeydou Moumouni :
ils refusent aux filles de se marier en mm temps ils leur montrent comment ne pas tomber enceinte

Bien dit,Monsieur !
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KelInsema
4 années ya
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KelInsema
4 années ya
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