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Comite Villageois Protection Dan Foutouwa

Comité Villageois de Protection de l’Enfant de Dan Foutouwa (CVPE)

Du 29 juin au 02 juillet, une équipe de journalistes s’est rendue en mission dans la région de Zinder où elle a rencontré plusieurs acteurs engagés dans la lutte contre le mariage des enfants et la promotion de leurs droits. Au cours de cette mission, notre envoyé spécial a rencontré les principaux acteurs, ainsi que des champions de la lutte contre le travail des enfants, afin de pouvoir apprécier l’impact de cette approche qui de l’avis des communautés, mérite d’être généralisée afin de mieux combattre ce fléau qui entrave le développement du pays.

Zeyna commission0

Sultan Damagaram

Son altesse Aboubacar Sanda, Sultan du Damagaram

« Ici, dans la région de Zinder, nous menons le combat en faveur de l’abandon du mariage des enfants et pour leur maintien à l’école. Aujourd’hui, la situation s’améliore dans notre région, et nous allons continuer d’impliquer les chefs des quartiers, des villages et des cantons pour mettre en place des comités et dénoncer les récalcitrants, qui pourront être punis ». C’est ainsi que le Sultan du Damagaram, Son altesse Aboubacar Sanda, le plus grand leader coutumier et religieux la région, a tenu à apprécier à sa juste valeur, le combat qui est en train d’être menée par l’UNICEF, en collaboration avec l’Etat et les leaders locaux, contre le mariage des enfants et pour la protection de leurs droits.   Avec l’appui des donateurs que sont le Canada, les Pays-Bas, la DFID, l’UN Fondation, l’Union Européenne et l’Italie ainsi que le global programme UNICEF-FNUAP, une stratégie de lutte a été mise en œuvre dans la région, l’une des plus touchées du pays par la problématique, dans le cadre du Plan National multilatéral de lutte contre le mariage des enfants. La stratégie est déployée à travers une Approche Communautaire pour la Protection de l’Enfant (ACPE), qui mobilise plusieurs acteurs au niveau de différents villages, afin de promouvoir les droits des enfants, avec des résultats probants, malgré quelques défis qui restent à être relever.

Les comités de Protection de l’Enfant : un maillon essentiel de la stratégie de lutte

Maillons essentiels de la stratégie de lutte contre le mariage des enfants, les Comités de Protection de l’Enfant ont été mis en place au niveau des villages et des communes afin de gérer les cas de mariages précoces. D’abord à l’échelle des villages (Comité villageois de Protection de l’Enfant), ensuite au niveau de la Commune (Comité communal de Protection de l’Enfant).

Lorsqu’un cas de mariage d’Enfant est signalé au comité Villageois de Protection de l’Enfant (CVPE), ce dernier se réuni pour statuer et trouver une solution. Dans le village de Dan Fountouwa par exemple, un village situé dans la commune de Dogo, le Comité est constitué de 10 personnes dont 3 femmes. Au sein du comité se trouve l’Imam du village et le Chef de village. Lors de notre passage, nous avons assisté justement à une des réunions du Comité qui statuait sur un cas de mariage d’enfants, une jeune fille du village. C’est l’Imam, leader religieux, qui prend la parole en premier, puis, à tour de rôle, chaque membre du comité se prononce. Après les différents échanges, une partie de la délégation dirigée par l’Imam, le chef de village, un membre du relais et une des femmes du comité ; se rendent au domicile de la fille concernée afin de rencontrer ses parents afin de vérifier d’abord la véracité des dires rapportés. Si l’information s’avère, la délégation conduite par l’Imam aura la charge de convaincre les parents à retarder ce mariage pour le bien de leur enfant. Le comité Villageois de Protection de l’Enfant fait aussi des sensibilisations contre le mariage des Enfants à chaque fois que l’occasion le lui permet. Si la médiation du Comité Villageois échoue, c’est le Comité Communal de Protection de l’Enfant, qui prend le relai, avec la lourde tâche de gérer les cas de mariages d’enfants qui sont rapportés.  Le Comité Communal intervient lorsque le Comité Villageois ne parvient pas à convaincre les parents de retarder le mariage d’un enfant. Si le comité Villageois de Protection de l’Enfant réussi à convaincre, le Comité Communal est juste saisi à titre d’information. Dans le cas contraire, le Comité Communal prend l’affaire en main et conduira à son tour une médiation.

Sensibilisation : le rôle des Radios communautaires

A côté des Comités de protection de l’Enfant, au niveau des villages et des communes, les radios communautaires jouent également un rôle important dans la lutte contre le mariage des enfants surtout en matière de sensibilisation et de mobilisation des acteurs. C’est le cas par exemple de la Radio communautaire Boulama FM de Dogo, chef-lieu de la commune du même nom, et qui est situé à une trentaine de kilomètres au sud de Zinder, sur la route menant à Magaria. Lors de notre visite dans cette localité, le dimanche 30 juin, nous sommes allés à la rencontre de l’Imam du village, que nous avons trouvé dans le studio de la radio, en pleine séance de prêche. « Nous faisons ses séances de prêche sur le mariage des enfants, pour interpeler la population sur les conséquences néfastes du mariage des enfants qui n’ont pas encore atteint l’âge de se marier », nous confie le chef religieux, très écouté et respecté dans la communauté.  

La Radio communautaire Boulama FM, joue un rôle important dans le cadre de la lutte contre le mariage des enfants.  Sa grille de programme comporte plusieurs plages destinées à la sensibilisation. «En ce qui concerne le mariage des enfants, nous avons beaucoup de plages dont celle que vous venez de suivre, c'est-à-dire le prêche avec le marabout. Nous avons aussi une émission interactive, et nous réalisons des émissions publiques dans les villages de la commune de Dogo. Dans le cadre de nos émissions, les Oulémas ne sont pas en marge, puisqu’il s’agit du bien-être de la communauté », explique un des responsables de la radio. Membre actif du comité villageois pour la promotion de l’hygiène et le respect des droits des enfants, Malam Idi Moutari, l’Imam du village de Dan Fountouwa, ajoute partager avec les populations, les connaissances qu’il a acquis au niveau du comité. « Avec la mise en place du comité, je suis sensibilisé et lors de la grande prière hebdomadaire de vendredi, je prêche en faveur de l’abandon de la pratique du mariage des enfants. Actuellement, ici dans notre village de Dan Fountouwa, nous avons réussi à convaincre des parents à renoncer à deux mariages. Chaque semaine nous organisons un débat sur le mariage des enfants », complète M. Abdoulkader Ousseini, responsable de la radio communautaire Boulama FM de Dogo. Couvrant un rayon de plus de 100 kilomètres, émettant jusqu’au Nigeria voisin, la radio communautaire Boulama FM de Dogo, créée il y a seulement trois (3) ans, fait partie de ces « champions » anonymes qui contribuent à mettre fin au mariage des enfants dans la région de Zinder. Respectés et très influents dans la société nigérienne, les marabouts font aussi partie de ces champions pour la protection des enfants. « A Dan Fountouwa, village de la commune rurale de Dogo, le combat pour mettre fin au mariage des enfants est au centre des préoccupations », n’a d’ailleurs pas arrêté d’insister notre marabout, qui profite de l’occasion qui lui offre notre passage, pour lancer un vibrant appel à l’endroit de l’Unicef, afin de doter d’autres villages de la zone, des Comités de sensibilisation sur les droits de l’enfant.

Malam Idi Moutari Imam du village de Dan Fountouwa

Malam Idi Moutari,  Imam du village de Dan Fountouwa en pleine séance de prêche

Les animatrices communautaires : des actrices majeures du changement de comportement

Après Dogo, notre périple nous a conduit dans la Commune de Ollélewa, toujours dans la région de Zinder.  Dans le village de Ragué Gaya, situé à 60 kilomètres au nord de Zinder, nous avons trouvé des femmes en pleine séance de sensibilisation sur les mariages des enfants. Là, nous avons estimé nécessaire de recueillir leurs avis à travers les témoignages des animatrices communautaires ainsi que des bénéficiaires des programmes de sensibilisation. Des témoignages édifiants sur le rôle majeur que ces animatrices jouent dans le cadre de la protection des droits des enfants, ainsi que l’impact de la sensibilisation en matière de lutte contre le mariage des enfants.

Mme Fati Mahamane Salissou Zeinou

Mme Fati Mahamane Salissou Zeinou, animatrice et facilitatrice communautaire (FACOM)

Mme Fati Mahamane Salissou Zeinou est une animatrice et facilitatrice communautaire (FACOM), âgée de 29 ans, mariée et mère de deux enfants. Depuis plus de 4 ans, elle affirme se battre corps et âme pour empêcher le mariage des enfants en sillonnant les villages pour sensibiliser les populations, promouvoir les droits des enfants, y compris le droit de ces derniers d’être mariés à l’âge requis, c'est-à-dire à 18 ans. « Pour moi, c’est un plaisir de travailler avec les communautés, j’ai travaillé à Dogo, à Kolaram, à Kourni et Oualaléwa. J’ai même reçu un témoignage de satisfaction à Kantché », nous fait savoir cette brave femme, qui arrive à gérer son foyer tout en s’occupant de son travail de facilitatrice communautaire. « S’agissant de mon foyer, mon mari vient me rendre visite de temps en temps. Quand tu arrives dans un village, il suffit juste de venir te présenter avec ton mari chez le chef du village, comme ça, ton mari pourra venir te voir quand il veut et c’est sans problème. Mon travail consiste à sensibiliser la communauté sur le changement de comportement.  Je leur enseigne jusqu’à 5 modules à travers lesquels j’aborde différentes thématiques qui durent de 1 heure à 1 heure et demi. Je fais 3 séances de sensibilisation par semaine. Concernant le mariage des Enfants, les femmes sont sensibilisées sur les conséquences des mariages des enfants. Je suis très satisfaite car je sens de la motivation de la part des femmes qui apprennent, elles sont engagées, mieux elles posent beaucoup de questions pour en savoir davantage. D’ailleurs, les jours ou je ne fais pas de séance de sensibilisation, il y a des femmes qui me retrouvent chez moi juste pour discuter, échanger et apprendre. On sent vraiment la volonté de changement en elles. Auparavant, elles mariaient leurs enfants à l’âge de 16 ans, mais maintenant, elles me demandent de créer un comité afin de nous entretenir avec les leaders religieux et le chef du village, pour pouvoir leur signifier leur volonté de repousser le mariage des enfants à 18 ans. Au départ, les mères ne comprenaient pas l’activité en elle-même, elles étaient réticentes, mais depuis qu’elles ont pris goût à connaitre les raisons, elles deviennent curieuses et veulent davantage savoir sur les questions des droits des enfants. L’an dernier, j’étais dans la commune de Kantché. Il y avait une fille de16 ans dans la communauté et dont le mariage avait déjà été fixé. A mon arrivée, grâce aux actions de sensibilisation et l’aide de la superviseure, nous avons réussi à faire retarder le mariage et les parents ont finalement accepté. Pour cette fois, les parents se sont même engagés par écrit. Cela fait maintenant 3 mois que je suis dans le village de Ragué Gaya, et jusqu’à cet instant, aucun cas de mariage d’enfant ne m’a été signalé. Pour le moment, tous les cas de mariages que j’ai constaté dans ce village, ce sont des mariages dont les enfants sont majeures. J’assiste personnellement aux mariages ».

Mme Nenou Abdou, est une mère de famille de 40 ans, qui est aussi très déterminée dans l’abandon de la pratique du mariage des enfants, qui suit les cours de sensibilisation. Lors de notre passage, elle a tenu à prendre la parole à la suite de l’animatrice pour donner son avis.  « J’ai 7 enfants dont une fille. Ma fille est mariée, et elle avait 13 ans lorsque nous l’avons donné en mariage. Notre éducatrice nous enseigne que nous devons éviter de donner nos enfants en mariage avant l’âge de 18 ans. Elle nous met en garde sur les dangers qu’encourent nos enfants, et nous-mêmes nous avons constaté les dégâts causés. Nous avons tous vu le cas d’une de nos filles du village qui a été mariée avant l’âge requis, et cette dernière s’est retrouvée dans une situation très difficile. Elle a connu la fistule obstétricale. Vraiment, nous avons renoncé au mariage de nos enfants avant l’âge de 18 ans. Il n’est plus question de marier une fille de ce village avant l’âge adéquat. Nous nous y opposerons de toute notre force si cela devait arriver dans le futur. Je demande à toutes les mamans, tous les villages confondus, d’arrêter de marier leurs enfants avant l’âge de 18 ans. C’est pour leur bien et celui de la communauté.

Mme Nenou Abdou

Mme Nenou Abdou, en Hijab rouge

L’approche communautaire : un bilan satisfaisant malgré des défis

De retour à Zinder, et à la fin de la mission, nous avons rencontrés M. Moustapha Moussa Bara, qui assure l’intérim de la Directrice régionale de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant. Il est le chef de division Protection de l’Enfant au niveau de la Direction régionale de Zinder.  « La problématique de la protection de l’enfant dans la région de Zinder comme partout ailleurs dans le reste du pays, est très préoccupante en raison de certains facteurs qui continuent toujours d’entraver les mesures prises dans le cadre de la protection de l’Enfant. Au niveau de la région de Zinder, nous avons 9 indicateurs qui nous permettent d’apprécier la situation. Ces 9 indicateurs que nous actualisons les informations tous les mois concernent les enfants victimes d’abandon anonyme, de négligence, de maltraitance, d’abus sexuels, d’exploitation, ainsi que ceux victimes d’exploitation sexuel commerciale, de la traite, ceux menacés par les mariages d’enfants et les enfants ayant un comportement à risque. A côté de ces indicateurs, nous fournissons d’autres services tels que les médiations familiales, les conseils aux familles, la prise en charge des cas d’urgence, ou l’accompagnement des enfants … Pour ce qui est du mariage des enfants, nous avons mis en place avec notre partenaire UNICEF, un programme appelé Approche Communautaire pour la Protection de l’Enfant. La phase pilote de ce programme a débuté en 2011 avec 4 villages du département de Kantché. Les raisons de ce choix, c’est que ce sont des villages conservateurs de la tradition. Après la phase pilote, s’en est suivie la phase Evaluation qui nous a permis de constater la nécessité de réagir. Ainsi en 2015, suite au constat sur la pertinence et l’impact positif de ce programme, nous avons mené d’autres réflexions qui nous ont permis cette fois ci d’intervenir dans les communes de convergence. En 2016, le programme a ciblé 70 villages qui à leur tour, ont parrainés au moins 76 villages. Cependant, à partir de 2018 et compte tenu de l’enveloppe budgétaire de notre partenaire UNICEF, les villages cibles ont été réduits de 70 à 54. En 2015, nous avons eu deux cas de mariages qui ont été retardés, et en 2016, nous en avions jusqu’à 16. En 2018, il y en a eu 38, et 23 en 2018. De 2015 à 2018 cela fait un total de 79 cas de mariages d’enfants (dans les 7 communes d’intervention) qui ont été retardés.

Parmi les difficultés que nous rencontrons je peux citer entre autre la réticence certains villages réfractaire au changement, la vétusté de la logistique, ainsi que le manque de partenaires pour étendre et renforcer le programme. Grâce à l’appui de l’Unicef, qui ne cesse de déployer des efforts pour accompagner l’Etat du Niger, Nous pouvons citer comme acquis, la mise en place de 348 Comités Villageois de Protection de l’Enfant, 7 Comités Communaux de Protection de l’Enfant, ce qui fait un total de 355 comités. Ces comités jouent un rôle important en termes d’identification, de signalement et de référencement vers les services techniques. Il y a aussi dans ces villages, la disponibilité des plans d’action mais aussi des chartes communautaires. Il y a également le retour des enfants à l’école car beaucoup d’enfants qui ont bénéficié de ce programme, ont pu reprendre le chemin de l’école. Nous avons cependant des défis qui nous attendent. En effet, après avoir réussi à retarder un mariage, il faut penser à l’accompagnement de ces cas de mariages retardés, soit par la formation professionnelle ou le retour à l’école de l’Enfant. Un accompagnement en activité génératrice de revenus (AGR) pour les parents est aussi souhaitable. Un autre défi, c’est le suivi post intervention. Il faut aussi une appropriation du programme par les collectivités et une mise à l’échelle du programme. Mon appel à l’endroit de l’Etat, c’est d’abord le renforcement du personnel, mais aussi l’appropriation de l’intégralité de la mise en œuvre de ce programme. A l’endroit des partenaires techniques et financiers, je leur demande de renforcer les initiatives communautaires. »

M. Moustapha Moussa Bara

M. Moustapha Moussa Bara, chef de division Protection de l’Enfant au niveau de la Direction régionale de Zinder

Abdoul Karim Moumouni (Actuniger.com)



Commentaires

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Boureima Assoumane Boureima Assouma
4 années ya
QU'ALLAH NOUS GUIDE SUR LE DROIT CHEMIN.
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Ali Moussa Siddo
4 années ya
Lutter d'abord contre la pauvret
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Hamidou Ado
4 années ya
Il est aussi important de penser comment les emp
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Ousmane Boukari Sidib
4 années ya
il faut craindre Allah. Vaut mieux lutter contre la d
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